#ALIVE : chronique

09-09-2020 - 09:47 - Par

#ALIVE : chronique

Avant que PENINSULA ne débarque en trombe sur nos écrans en octobre, un autre film de zombies coréens fait office d’amuse-bouche. Et quel amuse-bouche !

 

En deux films parmi d’autres, Yoo Ah-in a déjà donné un aperçu probant de son talent : dans VETERAN de Ryoo Seung-wan, salopard de fils de riche, catalyseur de tout ce qui dysfonctionne dans les chaebols ; dans BURNING de Lee Chang-dong, trop bon trop con, dévoré par la revanche dans une lutte des classes mortifère. Deux facettes d’un « miracle coréen » foudroyant et du diktat de la réussite qui pèse sur la jeunesse du pays. Après la win, après la lose, Yoo Ah-in joue la classe moyenne comme personne : jeune adulte vivant encore chez ses parents, obsédé par ses jeux en ligne, Oh Joon-woo se lève encore une fois très tard, trop tard d’ailleurs pour dire au revoir à sa famille, déjà partie sans lui avoir fait les courses. Lové dans le confort de l’adulescence, il s’en fout. Jusqu’au moment où dehors, des gens foudroyés par un virus se transforment en zombies. Oh Joon-woo est cloîtré chez lui – osons « confiné » puisque les parallèles entre le récit apocalyptique déroulé ici et la récente crise de Covid-19 sont nombreux, jusqu’au glossaire et au traitement médiatique de l’épidémie. #ALIVE ne s’embarrasse pas de préambule. L’intérêt réside dans les assauts zombies et on apprendra à connaître davantage Oh Joon-woo au fil du récit. Le film n’a pas commencé depuis cinq minutes que c’est déjà la cata sanitaire. Gamin de son époque, gentiment immature sauf quand il s’agit de technologie et de réalité virtuelle, Oh Joon-woo va finir par transcender sa condition de petite feignasse, surtout quand il va s’apercevoir qu’en face de chez lui, dans le même appartement standardisé de sa résidence banale, une fille a elle aussi survécu. Elle est beaucoup plus dégourdie que lui et forcément, ce survival urbain va aussi fureter du côté de la romcom. Et ça lui va bien. Car le charme s’ajoute à tous les ingrédients d’un zombie flick quasiment idéal. #ALIVE emprunte beaucoup à Danny Boyle (28 JOURS PLUS TARD), notamment ses morts-vivants ultra-rapides et désarticulés. Il évoque même les bons moments des premières saisons de THE WALKING DEAD. Son savoir-faire – du storytelling à l’utilisation parcimonieuse et réussie des SFX – n’a rien à envier aux productions occidentales. Portrait pertinent de l’individualisme de son temps, le film vise dans le mille quand il va chercher, entre comédie et tragédie, la beauté du lien humain. Les fans de cinéma coréen tisseront des ponts entre #ALIVE et EXIT, survival en temps de crise biochimique sorti l’an dernier. Et reconnaîtront ce mélange des genres typique qui annonce généralement un dénouement en apothéose. Ici, pas de fin galvanisante, plutôt un deus ex machina artificiel mais dont l’émotion fonctionne à plein.

De Cho Il. Avec Yoo Ah-in, Park Shin-hye, Lee Hyun-wook. Corée du sud. 1h38. Sur Netflix

4Etoiles

 

 

 

 

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