BILLIE : chronique

29-09-2020 - 10:33 - Par

BILLIE : chronique

Un portrait intime de la légende du jazz Billie Holiday, à réserver aux plus connaisseurs.

 

À l’instar d’Ella Fitzgerald, autre icône mythique du jazz américain, Billie Holiday fait partie de cette poignée d’artistes dont le très grand public connaît les noms, sans nécessairement savoir pourquoi. C’est le propre des pionniers et des pionnières, de ceux et celles qui impriment leur empreinte sur tout un Art. Les documentaires venant (ré)exposer les raisons de cette aura ne peuvent donc qu’être les bienvenus. En s’appuyant sur de longues et nombreuses interviews menées au cours des années 1970 par la journaliste Linda Lipnack Kuehl dans l’entourage de la chanteuse, le réalisateur James Erskine entend portraiturer une Billie Holiday plus intime. Et y parvient : au-delà de l’artiste, on découvre la femme dans toute sa complexité, celle qui « n’a fait que souffrir », ses zones d’ombre, ses addictions – aux drogues, aux hommes toxiques –, la pression que lui faisait subir la police. À travers elle, le film raconte – et c’est là qu’il intéresse le plus –, une histoire du racisme, de la ségrégation, mais aussi de l’exploitation puis l’appropriation de la culture noire par les Blancs. BILLIE s’avère néanmoins une expérience parfois frustrante : s’il rappelle le vibrant impact sociopolitique de Holiday, il reste souvent bien trop bref sur ses faits d’armes artistiques, son importance dans le jazz et sa place dans la culture populaire. Avec le risque de laisser à quai les plus profanes.

De James Erskine. Documentaire. Grande-Bretagne. 1h32. Sortie le 30 septembre

3Etoiles

 

 

 

 

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