LES TROIS JOURS DU CONDOR : chronique
29-09-2020 - 10:45 -
La parano, la politique, l’esthétique et le divertissement : le cinéma populaire des années 70 a toujours autant de gueule.
Le cinéma américain des années 1970 excellait dans bien des domaines et, dans le lot, le thriller paranoïaque. Parmi ses classiques, LES TROIS JOURS DU CONDOR de Sydney Pollack, sorti en 1975. Le réalisateur d’ON ACHÈVE BIEN LES CHEVAUX, NOS PLUS BELLES ANNÉES ou JEREMIAH JOHNSON y dirige son acteur fétiche, Robert Redford, dans un rôle d’analyste de la CIA chargé de lire toute publication – romans, journaux – afin d’y déceler codes, informations ou stratégies. Un matin, ses collègues sont assassinés et l’agent, guère formé pour le terrain, se retrouve traqué… Rat de bibliothèque mais parangon du cool – Redford, quoi –, Turner alias le Condor est un héros malgré lui qui se révolte et cherche à donner du sens à ce qui lui arrive : « On essaie de me tuer. Il doit y avoir une raison ! », dit-il. En cela, il symbolise autant l’Amérique contestataire des 70’s que celle en crise de foi patriotique, hantée par les répercussions morales du Watergate et de la guerre du Vietnam. LES TROIS JOURS DU CONDOR, brûlot politique, démonte l’ingérence et l’impérialisme américaines avec une acuité qui, 45 ans plus tard, ne se dément pas. On ne peut donc que conseiller de le (re)découvrir en salles d’autant que sa restauration permettra d’apprécier à sa juste valeur le formidable travail, notamment sur les longues focales, du chef opérateur Owen Roizman. De Sydney Pollack. Avec Robert Redford, Faye Dunaway, Max von Sydow. États-Unis. 1h57. Sortie en version restaurée le 30 septembre
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