SLALOM : chronique

19-05-2021 - 09:17 - Par

SLALOM : chronique

Pour son premier long-métrage, Charlène Favier réussit l’exploit de montrer le mécanisme de l’emprise sans jamais être didactique.

 

Alors que la notion d’emprise commence à se faire une place dans notre vocabulaire, surtout dans le contexte des violences faites aux femmes et aux mineur(e)s, il n’est pas toujours simple, pour ceux qui n’y ont pas été confrontés d’en comprendre le fonctionnement. Et pourtant, comme le montre SLALOM, dire non n’est pas toujours aussi simple qu’il paraît. Dans son premier film, Charlène Favier met en scène Lyz, une jeune prodige du ski qui rejoint une section de sport-étude pour devenir une future médaillée. Là-bas, elle est prise en charge par Fred, ex-champion et désormais entraîneur acharné et dur. Alors que Lyz et lui se rapprochent, lui passionné par son talent et sa beauté adolescente, elle par l’intérêt qu’il lui porte et la possibilité de progresser, il commet l’irréparable. En plus de décrire le mécanisme tortueux et implacable de l’emprise, la réalisatrice en montre le terrain propice chez la victime et fait un exercice périlleux de compréhension (et non de pardon) pour l’agresseur. Mais surtout, Charlène Favier n’oublie jamais de faire du cinéma. Utilisant son décor enneigé comme une prison à ciel ouvert, de plus en plus oppressant à mesure que le temps défile, et jouant avec talent sur la colorimétrie, elle fait de SLALOM une claque visuelle. Renforcée par le jeu impeccable et nuancé de ses comédiens, Noée Abita en tête, dont le regard effaré puis endurci marque de manière indélébile la rétine. 

De Charlène Favier. Avec Noée Abita, Jérémie Renier, Catherine Marchal. France. 1h32. Le 19 mai en salles

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