PROMISING YOUNG WOMAN : chronique

25-05-2021 - 16:49 - Par

PROMISING YOUNG WOMAN : chronique

La peur change de camp dans ce commentaire social pop et violent, où excelle une génération d’acteurs captivante.

 

Le très bubblegum PROMISING YOUNG WOMAN est parfois balayé comme un épiphénomène #Metoo, une petite crise de wokisme opportuniste. Alors qu’il est au contraire aussi réfléchi, féroce et lucide que la démarche de son héroïne Cassie (Carey Mulligan), trentenaire qui a troqué un avenir radieux pour chasser les agresseurs. Le soir, elle met ses talons, elle se maquille, elle fait semblant d’être saoule et elle rappelle à ces messieurs ce que c’est, le consentement. Cette mission, dont certains diraient qu’elle relève de la sociopathie, cache en fait un revenge movie écrit avec beaucoup de justesse et une pudeur sentimentale qui bouleverse. Emerald Fennell, figure émérite de la scène féminine anglaise aux côtés de Phoebe Waller-Bridge, par exemple, capte parfaitement la phallocratie d’aujourd’hui et si son point de focus reste l’Amérique, qu’elle regarde avec une loupe dans tout ce qu’elle a de viriliste, elle écrit sur les changements de paradigmes contemporains pour toutes les femmes. Dans son sillage politique, elle embarque des acteurs malins, qui mettent leur image au service de la cause. Elle appelle à se méfier des éternels adolescents (Christopher Mintz-Plasse), des gentils boys next door (Adam Brody), des « filles de la bande » (Alison Brie), des faux alliés. Sous son look blond, rose et girly, PROMISING YOUNG WOMAN déroule une admirable acuité d’analyse de la culture du viol. 

D’Emerald Fennell. Avec Carey Mulligan, Bo Burnham, Alison Brie. États-Unis. 1h48. En salles le 26 mai

4Etoiles

 

 

 

 

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