NOBODY : chronique

01-06-2021 - 20:25 - Par

NOBODY : chronique

Sous-écrit mais fonctionnant à l’énergie, NOBODY repose surtout sur l’élégance et l’aura du formidable Bob Odenkirk.

 

Croisement de CHUTE LIBRE et AU REVOIR À JAMAIS à la sauce JOHN WICK, NOBODY met en scène Hutch, père de famille lambda enfermé dans une vie routinière. Après un cambriolage, il déraille et échafaude sa vengeance. Soudainement, un autre Hutch émerge et avec lui, un passé tout sauf banal… Lorsqu’il a eu l’idée de NOBODY, Bob Odenkirk craignait qu’on ricane de le voir dans un rôle d’action. Le tout premier plan, calé sur son visage tuméfié alors qu’il s’allume une cigarette confirme qu’il n’avait pas grand-chose à craindre : un rien suffit pour l’iconiser. À lui ensuite de dérouler à l’écran ses capacités d’action star, acquises à la dure de deux ans d’entraînement, et qui confèrent énergie et brutalité à la plupart des scènes de bravoure. NOBODY repose donc quasiment entièrement sur Odenkirk lui-même et sur l’élégance avec laquelle il donne vie à Hutch, à l’ambivalence entre ses frustrations, son introversion forcée, l’image (fausse) qu’on a de lui et les talents qu’il révèle. Le décalage créé par la présence de l’acteur dans un tel rôle et son interprétation séduisent d’autant plus qu’ils permettent au genre de s’émanciper de ses figures monolithiques et invincibles typiques. Dommage que le script ne soit pas toujours à la hauteur, parfois décousu, voire sous-écrit – à l’instar des révélations sur Hutch qui, en passant par le dialogue et peu par la dramaturgie, apparaissent artificielles.

D’Ilya Naishuller. Avec Bob Odenkirk, RZA, Christopher Lloyd. États-Unis. 1h32. En salles le 2 juin

3Etoiles

 

 

 

 

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