THE LAST HILLBILLY : chronique

09-06-2021 - 09:13 - Par

THE LAST HILLBILLY : chronique

Portrait de l’autoproclamé « dernier bouseux » d’Amérique, dans la violence d’un pays qui ne pardonne rien.

 

Le cinéma s’est beaucoup approprié les « bouseux » des Appalaches, des BRASIERS DE LA COLÈRE de Scott Cooper à UNE ODE AMÉRICAINE de Ron Howard. Leur portrait n’est jamais flatteur et pour cause, il y a quelque chose de très primitif en eux, puisqu’ils vivent chichement et très proches de la nature. Brian Ritchie sera notre guide. Il vit dans le Kentucky et il porte un regard très lucide sur l’image de sa communauté : lui et les siens seraient racistes, sauvages et ils auraient porté Trump jusqu’à la Maison Blanche. S’il y a un fond de vérité là-dedans, avoue-t-il, son détachement et son intelligence laissent penser qu’il a depuis longtemps arrêté de lutter contre les préjugés. Ce dont il parle le mieux, lui le père de famille et le frère meurtri d’un toxicomane décédé, c’est la manière dont l’Amérique les a laissé tomber : passés de « montagnards, pionniers indépendants » (les héritiers de la conquête de l’Ouest en somme) aux « gueules noires » faisant turbiner les mines de charbon à, enfin, une fois ces dernières fermées, « des ignorants au chômage ». Une dégringolade en « trois générations ». Son discours touche, sa manière de vivre captive et les deux réalisateurs français l’ont convaincu de se livrer entièrement. Pas sûr que certains effets musicaux ou qu’une complaisance dans le glauque n’entérinent pas justement certains clichés, mais le tout reste une fresque impressionnante de l’Amérique profonde.

De Diane-Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe. Documentaire. France. 1h20. En salles le 09 juin

4Etoiles

 

 

 

 

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