LA NUÉE : chronique

15-06-2021 - 17:35 - Par

LA NUÉE : chronique

LA NUÉE s’extirpe du pari économique pour révéler un cinéaste auscultant la véritable horreur du monde contemporain.

 

Où en est-on du côté du cinéma fantastique français ? Le buzz autour de GRAVE s’est révélé moyennement fructueux en termes d’entrées – 149239 en France, 415 829 dans le monde. Pas tout à fait de quoi crier « Cocorico ! », donc. Le challenge est désormais porté par LA NUÉE, premier rejeton d’un nouveau cycle de production nationale de films de genre. Étonnamment, cette idée de repenser, reconstruire un éco-système est au cœur du long-métrage de Just Philippot. La descente aux enfers d’une agricultrice se lançant dans un business prometteur (la vente de farine protéinée à base de sauterelles grillées) s’empare du principe de l’offre et de la demande, entre bonnes volontés et dérives. Philippot la fait muer en récit d’une banqueroute familiale, rongée par la monstruosité du capitalisme. Une approche réaliste qui transcende le principe de commande faite à un réalisateur, pliant un cahier des charges à sa vision, là où on craignait l’inverse. Si côté industriel, il faudra attendre les films suivants du cycle pour s’assurer de la pertinence de la démarche, LA NUÉE, passionnant dans ses allers-retours entre cinéma naturaliste et fantastique, ouvre au minimum les vannes d’un sang neuf, d’un casting de nouvelles têtes, essaim de belles révélations (Suliane Brahim, Marie Narbonne) à une possible génération de jeunes cinéastes concernés par l’époque contemporaine dans ses aspects les plus inquiétants.

De Just Philippot. Avec Suliane Brahim, Marie Narbonne, Raphaël Romand. France. 1h41. En salles le 16 juin

3Etoiles

 

 

 

 

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