UN ESPION ORDINAIRE : chronique

22-06-2021 - 17:19 - Par

UN ESPION ORDINAIRE : chronique

Un récit d’espionnage inspiré de faits réels plutôt prenant qui s’abandonne pourtant volontairement à l’académisme.

 

Dans son premier long, SUR LA PLAGE DE CHESIL, Dominic Cooke déconstruisait le poids des conventions sociales pesant sur un jeune couple du début des 60’s. Pour son deuxième long, UN ESPION ORDINAIRE, il conserve la même époque mais a tendance à plier lui-même sous le fardeau de la norme. Greville Wynne (Benedict Cumberbatch, excellent), VRP anglais banal, est engagé par la CIA et le MI6 pour espionner en URSS et être le contact d’un puissant apparatchik en désaccord avec le programme nucléaire de Khrouchtchev. Pour conter cette histoire vraie assez folle, Cooke ne choisit pas l’angle du romantisme ou de l’aventure échevelée mais bien celui de l’académisme : un choix qui a du sens, puisqu’il caractérise assez puissamment son protagoniste et sa projection brutale dans un univers dangereux et extraordinaire. Un contraste merveilleusement porté par photographie de Sean Bobbitt – notamment avec des surgissements de couleurs primaires dans un océan de couleurs secondaires et tertiaires. Mais l’écriture, trop balisée et trop dévouée à son intrigue, peine à rendre justice à son thème central – comment les idéologies écrasent les individus – et ne se hisse jamais au niveau de son évident modèle, John Le Carré. Si bien qu’UN ESPION ORDINAIRE, même si très plaisant à suivre et instructif, peine à incarner à l’écran davantage que la vitrine sage et conventionnelle qu’il a mise en place.

De Dominic Cooke. Avec Benedict Cumberbatch, Merab Ninidze, Rachel Brosnahan. Royaume Uni. 1h52. En salles le 23 juin

3Etoiles

 

 

 

 

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