SHORTA : chronique

22-06-2021 - 17:22 - Par

SHORTA : chronique

Écrasé par l’influence des MISÉRABLES et d’ASSAUT, SHORTA peine à trouver sa personnalité.

 

Alors que le jeune Talib, blessé par la police, est toujours entre la vie et la mort, le quartier de Svålegarden devient une zone dangereuse. Andersen, flic impulsif, y entraîne tout de même son coéquipier, Høyer, et quand la mort du gamin est annoncée, la tension monte. Sans véhicule, détruit par des projectiles, et lâchés par leur hiérarchie, ils deviennent les proies des gangs du quartier. « Jusqu’ici tout va bien » peut-on lire, en français dans le texte, tagué sur le mur d’un parking. LA HAINE est séminal dans le sous-genre du « film de banlieue », mais c’est plutôt vers son fils spirituel, LES MISÉRABLES de Ladj Ly, que lorgne SHORTA, en lui empruntant sa caméra portée ultra dynamique et son dialogue de sourds entre la police et les habitants des quartiers. Puis, le film prend ses distances avec le réalisme social et politique pour revêtir des airs stylisés de thriller, de cinéma de genre à la Carpenter – on pense forcément à ASSAUT. Fort d’un certain bon goût cinématographique, SHORTA pèche ailleurs, par ses personnages. À force de craindre le manichéisme – Andersen est un flic violent, mais pas si méchant ; Høyer est honnête, mais tellement faillible ; le jeune Amos qu’ils ont arrêté est un rebelle, mais au fond, c’est un gentil gosse –, les réalisateurs réécrivent constamment leurs protagonistes au fil de la plume et le scénario finit alors par manquer de consistance.

D’Anders Ølholm et Frederik Louis Hviid. Avec Jacob Lohmann, Simon Sears, Tarek Zayat. Danemark. 1h48. En salles le 23 juin

3Etoiles

 

 

 

 

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