Cannes 2021 : REHANA MARYAM NOOR / Critique

09-07-2021 - 07:45 - Par

Cannes 2021 : REHANA MARYAM NOOR / Critique

D’Abdullah Mohammad Saad. Sélection officielle, Un Certain Regard.

 

Dans un bleu-gris triste, qui donne le ton, elle est de tous les plans, ou presque. Pour son deuxième film, le réalisateur bangladais Abdullah Mohammad Saad ne quitte pas de la caméra son héroïne, celle qui a donné son nom au titre, REHANA MARYAM NOOR. Elle est professeure dans un hôpital universitaire du Bangladesh et d’une rectitude morale exemplaire que seul son foulard blanc sur la tête semble concurrencer en matière de pureté. Veuve, mère d’une petite fille qu’elle néglige pour son travail, cette femme courage montre autant de ténacité à punir une élève qui triche en examen qu’à faire tomber un autre professeur coupable de harcèlement sexuel. Mais cette droiture jusqu’au-boutiste qui la caractérise, la même qui force le respect, est aussi la source d’un enfermement moral. Une claustration de l’esprit que le film retranscrit à l’écran par son unité de lieu, l’hôpital, froid, aux murs multiples auxquels Rehana s’oppose et se confronte en permanence. Dans un pays que le long métrage nous présente comme étant particulièrement patriarcal, REHANA MARYAM NOOR raconte le combat d’une femme, seule à ne pas se taire, qui vire à l’obsession au point, peut-être, de devenir une nouvelle prison. Avec une certaine habileté, il décrit l’impossible échappatoire du genre féminin à un système oppressif, qu’on lui résiste ou non. Film historique, s’il en est, puisqu’il s’agit de la première œuvre bengali en sélection officielle, REHANA MARYAM NOOR ne parvient cependant pas toujours à la hauteur de ses ambitions. Caméra flottante, mise en scène plate et rythme absent déjouent le discours fort d’un jeune cinéaste qui mériterait de lâcher la bride.

D’Abdullah Mohammad Saad. Avec Azmeri Haque Badhon, Afia Zahin, Afia Tabassum Borno. Bangladesh. Prochainement

 

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