Cannes 2021 : LA CIVIL / Critique

10-07-2021 - 10:25 - Par

Cannes 2021 : LA CIVIL / Critique

De Teodora Ana Mihai. Sélection officielle, Un Certain Regard.

 

Synopsis officiel : LA CIVIL raconte l’histoire de Cielo, une mère à la recherche de sa fille enlevée par un cartel dans le nord du Mexique. Les autorités refusant de lui venir en aide, Cielo décide de prendre elle-même les choses en main. Elle débute son enquête et gagne la confiance de Lamarque, un militaire peu conventionnel déployé dans la région. Il accepte de l’assister dans sa recherche, car les informations de Cielo peuvent être utiles à ses propres opérations. Leur collaboration va entraîner Cielo dans une terrible spirale de violence. L’histoire est inspirée de faits réels.

Au cinéma, tout est question de point de vue. Qu’il soit fort et assuré constitue un atout. Mais il peut tout aussi bien se retourner très rapidement contre le film lui-même et contre son intention. LA CIVIL met en scène une mère courage qui ne plie pas devant les cartels et tente de retrouver sa fille kidnappée. La cinéaste Teodora Ana Mihai, dont il s’agit du premier long-métrage, opte pour une caméra calée à sa protagoniste, afin de se fixer sur son regard – ainsi, sa manière de capter la violence s’avère souvent intéressante, comme dans cette scène de raid des militaires sur une maison des cartels, où la caméra nous laisse voir et entendre uniquement ce qui est à la portée de Cielo. Mais dans ce dispositif, LA CIVIL choisit également de longs plans, voire de longs plans-séquences, qui finissent par étirer le récit artificiellement. Dans sa volonté de transmettre au départ l’inertie des autorités, Mihai bâtit une ambiance lourde, immobile, qui empêche tout sentiment d’urgence. La comédienne Arcelia Ramirez se retrouve alors unique dépositaire du rythme et de l’énergie du désespoir de son personnage, la menant à tout jouer en force. Sans compter que certains plans-séquences ou plans longs apparaissent parfois ostentatoires, n’exprimant rien de plus qu’un découpage traditionnel. LA CIVIL apparaît alors désespérément long, incapable de faire le tri dans ce qui sert son récit et ce qui l’alourdit, entre ce qui sert son propos et ce qui aliène le spectateur. Jusqu’à ce plan final de trop, manipulateur et faussement mystérieux, ultime pied de nez venant entacher la sincérité de la tragédie qui a précédé.

De Teodora Ana Mihai. Avec Arcelia Ramirez, Alvaro Guerrero, Jorge A. Jimenez, Daniel Garcia. Mexique. 2h20. Prochainement

 

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