LES VOISINS DE MES VOISINS SONT MES VOISINS : chronique

01-02-2022 - 17:08 - Par

LES VOISINS DE MES VOISINS SONT MES VOISINS : chronique

Foutraque en diable et terriblement drôle, ce film d’animation détonne par sa facture, assemblage « frankensteinien » de techniques a priori peu enclines au mariage. Elle est toutefois raccord avec un surréalisme farfelu, témoin d’une liberté totale.

 

Dans les faubourgs d’une agglomération terne, un magicien italien rate son tour de magie et scie malencontreusement les jambes de son assistante. Un aspirant randonneur lesté par sa morgue et la lourdeur de son barda reste coincé plusieurs jours dans l’ascenseur d’un immeuble. Dans ce même bâtiment vivent un ogre qui vient de casser sa dentition acérée, une mère célibataire avec ses enfants turbulents, ainsi qu’un vieux monsieur tombé amoureux d’une paire de gambettes égarées dans sa cave… Sur le papier, LES VOISINS DE MES VOISINS SONT MES VOISINS semble cocher les cases du film d’animation calibré pour les tout-petits. Mais il tire brillamment son épingle du jeu grâce à une inventivité formelle de tous les instants. Le maëlstrom d’images concocté par Anne-Laure Daffis et Léo Marchand brasse, pêle-mêle, photomontages, animation traditionnelle rugueuse à souhait, stop-motion à partir de jouets, inserts vidéo et 3D rudimentaire, comme si l’esthétique de PANIQUE AU VILLAGE rencontrait celle de BLAISE, l’excellente série d’Arte de Dimitri Planchon. Pas toujours des plus plaisants au regard, ce magma visuel témoigne néanmoins d’une singularité réjouissante de laquelle une forme de poésie comique finit par émerger au cœur d’une certaine idée de la laideur assumée. Elle finit par contaminer une histoire foutraque de destins entremêlés d’agités du bocal, portée par un rythme endiablé et une interprétation de haut vol de François Morel et Olivier Saladin, renouant avec un abattage hilarant proche – pour ne pas dire voisin – des Deschiens.

De Anne-Laure Daffis et Léo Marchand. Avec les voix de Arielle Dombasle, Valérie Mairesse, François Morel, Elise Larnicol, Olivier Saladin. 1h30. En salles le 2 février.

4Etoiles

 

 

 

 

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