Cannes 2022 : FALCON LAKE / Critique

22-05-2022 - 13:20 - Par

Cannes 2022 : FALCON LAKE / Critique

De Charlotte Lebon. Quinzaine des Réalisateurs.

 

Un premier long délicat qui filme avec style les fantômes de l’adolescence. Un charme fou.

Des teen-movies, on en a vu beaucoup. Et Charlotte Lebon le sait. Mais elle s’aventure dans le genre avec une candeur, une douceur et surtout un goût du style qui rafraîchissent le regard. Filmé tout au bord des corps, le temps d’un été dans un chalet québécois le long d’un lac, FALCON LAKE raconte une chose banale et pourtant essentielle : le fossé qu’il y a entre avoir 14 ans et 16 ans. Deux petites années qui manquent pour avoir l’assurance, perdre sa naïveté, tenir le regard et tenir sur ses jambes. Le temps de cet été sur fond d’insectes qui grésillent, du clapotis de l’eau et du bruissement des arbres autour, un jeune garçon de 14 ans (Joseph Engel, définitivement taillé pour le grand écran) va vivre tout une vie en croisant la route de Chloé, 16 ans, qui rêve de mort, de fantômes et d’embrasser les garçons. Doucement, alors que les adultes vaquent, que le petit frère traîne dans les pattes, ces deux ados vont tisser une relation entre le jeu, l’admiration et la séduction qui devient le cœur battant délicat de FALCON LAKE. Charlotte Lebon enrobe ces premiers émois indécis d’un léger goût de fantastique, faisant durer les plans ou enroulant les personnages d’un étrange silence pesant, qui donne à son film un charme fou. Une scène de fête, une première cuite, un rapprochement dans une baignoire, un lit partagé : tout un tas de petits éléments qui saisissent avec une belle justesse la fascination teintée de peur pour un monde si proche et pourtant loin. Excepté une conclusion un peu appuyée, ce FALCON LAKE impose donc le regard d’une metteuse en scène à suivre.

De Charlotte Lebon. Avec Joseph Engel, Sarah Montpetit, Monia Chokri. Canada / France. Prochainement

 

 

 

 

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