Cannes 2022 : ALMA VIVA / Critique

18-05-2022 - 13:15 - Par

Cannes 2022 : ALMA VIVA / Critique

De Cristèle Alves Meira. Semaine de la Critique, compétition.

 

Premier long métrage de la réalisatrice franco-portugaise Cristèle Alves Meira, ALMA VIVA est une belle profession de foi. Une profession de foi envers ce que peut le cinéma dans sa capacité à filmer l’invisible, l’impalpable. En partie inspiré des souvenirs d’enfance de la cinéaste, ALMA VIVA suit Salomé, une petite fille française de retour dans les montagnes portugaises du Tras-Os-Montes pour les vacances. Elle s’y plaît aux côtés de sa grand-mère adorée, considérée comme une « bruxa », une sorcière capable de communiquer avec les esprits, provoquant à la fois la fascination et la méfiance du petit village. La mort soudaine de cette dernière provoque une crise familiale, voire intra-communale, entre conflits non-réglés, non-dits et jalousies. Au milieu de tout ça, Salomé comprend qu’elle est possédée par son aïeule qui cherche à régler ses comptes. Cristèle Alves Meira réalise un film de frontières. De frontière entre le vivant et l’au-delà, entre la France et le Portugal, entre l’innocence et la connaissance. Elle narre cette région chère à son cœur comme un carrefour houleux où se croisent la modernité de notre époque, des traditions archaïques et l’omniprésence de la spiritualité. Avec une fluidité déconcertante et un certain humour bienvenu, elle raconte autant la difficulté de l’indépendance au féminin, le complexe exode estival des Portugais expatriés que notre relation ambiguë à la mort. Une réussite portée notamment par son image toute en clair-obscur sublime qui confine ALMA VIVA dans un onirisme envoûtant.

De Cristèle Alves Meira. Avec Lua Michel, Ana Padrao, Jacqueline Corado. Portugal / France / Belgique. 1h25. Prochainement. 

 

 

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