Cannes 2022 : DALVA / Critique

20-05-2022 - 13:00 - Par

Cannes 2022 : DALVA / Critique

D’Emmanuelle Nicot. Semaine de la Critique, en compétition.

 

Du fracas. Des hurlements. Puis soudain les images, en mouvement, violentes : une jeune fille, le regard frondeur, est séparée de force de son père par des policiers. Puis le silence, la perte de repère, la révolte et l’apaisement. Pour un temps. Dans sa séquence d’introduction, la réalisatrice Emmanuelle Nicot résume presque l’entièreté de son premier long métrage. L’histoire de Dalva qui, malgré ses 12 ans, s’habille comme une femme. Parce que son père le lui a demandé. Parce que son père abuse d’elle. Mais ce n’est pas tant l’histoire de cet inceste que la cinéaste souhaite raconter. C’est l’après. Après le tumulte et l’horreur, DALVA raconte le deuil. Le deuil de son innocence, le deuil d’une partie de soi avec tout ce que cela comporte de déni, de tristesse et de colère. Emmanuelle Nicot narre la reconstruction difficile d’une petite fille qui doit réapprendre à l’être. Mais loin de son préambule sordide, le film préfère le retour à la lumière, portée par une jeune actrice, Zelda Samson, de tous les plans ou presque, aussi impeccable que bouleversante, aussi insoumise que fragile. Pour l’accompagner, elle peut compter sur un Alexis Manenti, surprenant et jamais vu dans ce rôle d’éducateur qui doit redéfinir les limites. Parfois un peu trop sage et mécanique pour être totalement convaincant, DALVA demeure pertinent par son regard à la hauteur d’une jeunesse bien trop consciente d’avoir été bafouée.

D’Emmanuelle Nicot. Avec Zelda Samson, Alexis Manenti, Fanta Guirassy. Belgique / France. 1h25. Prochainement

 

 

 

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