Cannes 2022 : LES CINQ DIABLES / Critique

23-05-2022 - 10:15 - Par

Cannes 2022 : LES CINQ DIABLES / Critique

De Léa Mysius. Quinzaine des Réalisateurs

 

Polar social, voyage fantastique, chronique adolescente, mélo contemporain… Trop de films tue le film. Gros ratage.

Il y a plein de choses dans ces CINQ DIABLES. Trop de choses. Et pourtant pas de film. Porté par le buzz d’AVA, son premier long qui déjà patinait un peu au-delà de son pitch, Léa Mysius lâche les chevaux et s’emballe dans un imbroglio d’histoires, de thèmes et de tonalités qui ne fonctionnent pas ensemble. Portrait d’une petite ville de province, écrasée par les montagnes, le film s’ouvre d’abord par un plan dramatique d’incendie et le regard d’Adèle Exarchopoulos, adolescente en justaucorps à paillettes. Saisissant, le plan ne s’avère en fait qu’un artifice de cinéma. Et c’est tout le problème de ces CINQ DIABLES. Par peur de la simplicité, par peur de ne pas être à la mode, Léa Mysius multiplie les petits effets, les gimmicks scénaristiques et les effets de manche de mise en scène pour créer une tension artificielle dont la résolution est inévitablement décevante. Piochant de manière un peu appuyée aussi bien dans SHINING, US de Jordan Peele, TWIN PEAKS ou même le PETITE MAMAN de Céline Sciamma, le film orchestre donc le mystère fantastico-sentimental de cette Joanne, devenue mère, et des causes et conséquences de cette fameuse nuit d’incendie. Tout ça à travers le regard de sa fille Viky, passionnée d’odeurs, qui voyage dans son passé en sentant un mystérieux parfum appartenant à sa tante, de retour. On a beau s’accrocher, essayer de suivre mais le film accouche tellement d’un rien avec autant de sérieux, que tout ça en deviendrait presque parodique. Un mauvais soap façon film d’auteur.

De Léa Mysius. Avec Adèle Exarchopoulos, Sally Drame, Swala Emati. 1h35. France. Prochainement

 

 

 

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