Annecy 2022 : GOODBYE / Critique

Une jolie aventure d’été sur la fin de l’innocence alourdie par un dernier quart d’heure aussi chagrin que vain. 

 

GOODBYE raconte l’été spécial de trois jeunes amis, Roma, Toto et Drop, dans la campagne japonaise. Alors qu’ils s’apprêtent comme chaque année à lancer leur petit feu d’artifice, rien ne se passe comme prévu : les fusées sont périmées et le drone acheté pour l’occasion, censé filmé le spectacle, s’est enfui au loin. Au même moment, un immense incendie se déclare sur les collines avoisinantes et les trois amis sont accusés d’en être responsables. Seul moyen de prouver leur innocence ? Partir à la recherche du drone, au cœur de la forêt. Au croisement de STAND BY ME, INTO THE WILD et NOS ÉTOILES CONTRAIRES, GOODBYE est un film d’exploration. Littéralement, quand il s’agit pour les personnages de dépasser leurs frontières réelles ou imaginaires, mais aussi figurativement puisqu’il sonde l’amitié masculine à un moment de bascule. Un moment où les blagues et les railleries laissent un goût amer, où le monde semble différent, où les gens changent et où l’on n’est pas encore prêt à passer de l’autre côté. Grandir, en somme. Un regard sensible porté par la réalisatrice Atsuko Ishizuka, qui donne à cette histoire un cadre de nature grandiose invitant au voyage, sac sur le dos. Elle anime avec une certaine mélancolie ces petits garçons qui deviennent grands et apprennent à aimer, à s’ouvrir et à accepter que tout a une fin. Le film, lui, décide malheureusement d’outrepasser son temps et sa petite musique touchante avec un dernier acte, certes annoncé, mais à la fois bâclé et bien trop larmoyant pour convaincre.

De Atsuko Ishizuka. Japon. 1h35. Prochainement en salles