BROS : chronique

18-10-2022 - 15:20 - Par

BROS : chronique

Billy Eichner et Nicholas Stoller réenchantent le genre avec une comédie LGBTQIA+ qui marie humour et amour avec brio. Hilarant, malin et terriblement attachant : enfin une comédie romantique pour tous !

 

Ça faisait longtemps qu’un film ne nous avait pas donné irrépressiblement le sourire. Pure comédie romantique, BROS emporte tout sur son passage avec pour seule ambition de raconter aujourd’hui et de le faire bien. Une histoire d’amour entre deux garçons qui devient le portrait hilarant de tous les doutes et toutes les victoires de notre époque. Un film névrosé mais joyeux, traversé de vannes tordantes, de personnages attachants et d’une croyance toute puissante dans les pouvoirs consolatoires de la comédie. Bobby (Billy Eichner) n’a jamais vraiment cru à l’amour. Activiste politique et curateur du premier musée de l’Histoire LGBTQIA+, il regarde l’époque de travers, bien au courant que tout est un combat qu’il est déjà fatigué de mener. Dans une soirée, il croise le regard d’Aaron (Luke McFarlane), beau gosse bien trop parfait pour lui. Pourtant Billy plaît à Aaron. Et là, tout devient compliqué. Histoire d’amour chaotique, BROS interroge avec humour et intelligence cette époque où tout le monde colle une étiquette à l’autre. Dans la lignée du déjà réussi FIRE ISLAND et avec une étonnante sincérité pour un film de studio – mais toujours avec fantaisie et esprit –, le film raconte la vie gay 2.0, les applis de rencontre, le sexe dissocié de l’amour, les castes, les préjugés, les icônes aussi (Sainte Debra Messing), tout ce qui fabrique le monde de ce héros qui s’est battu pour exister et qui aujourd’hui n’arrive plus à enlever son armure. Et tout le brio du film tient dans cette façon de raconter cette histoire d’amour gay sans s’excuser, se justifier ou même édulcorer. BROS, l’histoire de deux garçons compliqués, devient par la magie de la romcom une histoire universelle sur toutes ces questions qui nous traversent quand soudain tout va bien. Bobby et Aaron vont mettre du temps à s’apprivoiser, à aimer mais surtout à se laisser aimer. On retrouve là le savoir-faire et la délicatesse de Nicholas Stoller, définitivement l’orfèvre de la comédie américaine smart (5 ANS DE RÉFLEXION…), capable de la mêler comme personne aux sentiments. Entièrement dévoué à son auteur et acteur principal, le film révèle Billy Eichner, à la fois tornade de comédie vacharde et touchant héros qui vacille et s’inquiète. Autour de lui, seconds rôles marrants, caméos surprises et amoureux contrariés finissent de composer une comédie humaine sur le masculin fragile, le doute amoureux et la façon dont la conscience du monde tel qu’il est ne doit pas nous empêcher d’être heureux. Ou au moins d’essayer de l’être. Ne serait-ce que pour donner l’exemple. Hilarant, émouvant et intelligent.

De Nicholas Stoller. Avec Billy Eichner, Luke McFarlane, Guy Branum. États-Unis. 1h56. En salles le 19 octobre

4Etoiles

 

 

 

 

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