BALLE PERDUE 2 : chronique

08-11-2022 - 09:46 - Par

BALLE PERDUE 2 : chronique

Guillaume Pierret et Alban Lenoir imposent définitivement leur savoir-faire avec cette suite ultra-spectaculaire.

 

Comment donner suite à un succès international ? D’autant plus quand il a été une surprise ? En repoussant ses limites. En immédiate continuité de son prédécesseur, BALLE PERDUE 2 prend toutefois le temps de réinstaller ses enjeux et présente les conséquences qu’ont eu les événements du premier film sur Lino. Il espère mettre la main sur Areski afin de le remettre à la justice et lui faire payer la mort de son frère. Rien, évidemment, ne va se dérouler comme prévu. Ce premier acte a beau afficher une patience bienvenue, de ne pas tomber dans le piège de la précipitation nourrie à l’ego, il n’en propose pas moins quelques beaux moments de bravoure – dont une baston bien brutale dans un pavillon où la prestance et la puissance d’Alban Lenoir impressionnent. Cette introduction installe minutieusement toutes les pierres du récit afin de révéler par la suite pleinement l’intention du film : muer en poursuite qui, une fois lancée, ne s’arrêtera que dans son épilogue. L’ambition est grande et, pour ce faire, Guillaume Pierret s’appuie sur une structure narrative proche de celle de BALLE PERDUE, qu’il gonfle ou subvertit au besoin, comme dans ce combat dans un commissariat décuplant l’ampleur et les enjeux dramatiques de celui du premier film. Aussi, les amateurs du premier opus ne pourront s’empêcher d’apprécier la manière dont le cinéaste joue malicieusement avec son propre univers, notamment en mythifiant, dans une jolie scène au cérémonial assumé, le retour de la R21. Aussi spectaculaire soit BALLE PERDUE 2 avec ses idées un peu folles – la R21 est électrifiée ! –, aussi jouissives soient certaines images de casse mécanique – les voitures volent ! –, chaque scène d’action a du sens dans la dramaturgie, fait avancer le récit, soutient ou contredit Lino dans ses intentions. L’action raconte les émotions des personnages, un long segment de poursuite apparaissant même comme métaphore d’une dispute d’amoureux déçus entre Lino et Julia – qui ne peut que faire penser au mythique tango de décapotables de MISSION : IMPOSSIBLE 2. Là, l’implication d’Alban Lenoir, qui effectue la majorité de ses cascades, permet au film d’asseoir son efficacité : de longs plans s’attardent sur l’acteur au volant, et l’action, jamais surdécoupée, d’être toujours parfaitement lisible. Comme les meilleurs actioners, BALLE PERDUE 2 a même déjà sa séquence-étalon mémorable : un bout de poursuite dans un canal asséché – oui, comme dans TERMINATOR 2 –, à la fois tendu, spectaculaire et esthétiquement splendide. De quoi susciter une attente encore plus grande pour BALLE PERDUE 3, déjà prévu.

De Guillaume Pierret. Avec Alban Lenoir, Stéfi Celma, Sébastien Lalanne. France. 1h40. Sur Netflix le 10 novembre

4Etoiles

 

 

 

 

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