DRIVER : chronique

22-11-2022 - 18:01 - Par

DRIVER : chronique

On redécouvre volontiers sur grand écran et en version restaurée ce néo-noir qui a tellement influencé les cinéastes d’aujourd’hui.

 

DRIVER n’est que le deuxième long-métrage de Walter Hill qui, précédemment, avait été assistant sur BULLITT de Peter Yates (1968). Le même goût des bagnoles, des poursuites urbaines anime son propre film, parangon de l’imaginaire américain pourtant largement inspiré, dit-on, par le stoïcisme des films de Jean-Pierre Melville – il est ainsi naturel que DRIVER ait été mieux accueilli en Europe qu’aux États-Unis. Walter Hill se réapproprie ici le Chicago-monstre des films de gangsters des années 1930 pour en faire le théâtre art-déco de son néo-noir magistral. L’indissociabilité de la ville et de l’action n’est pas sans rappeler ce que fera trois ans plus tard Michael Mann avec Los Angeles dans THIEF. Car la mystique américaine, ce n’est pas que les espaces ruraux, la Bible Belt, les routes droites à perte de vue et les rednecks. C’est aussi Ryan O’Neal, les petites rues sinueuses, bardées de hauts buildings, les casinos et les hôtels miteux. D’ailleurs, quand un Danois et un Anglais ont voulu faire leur film américain avec DRIVE et BABY DRIVER, DRIVER est le modèle qu’ils ont décalqué pour tantôt lui rendre hommage, tantôt le subvertir. Car pour ceux qui ne le sauraient pas, ça parle de quoi DRIVER ? D’un chauffeur risque-tout embauché par les malfrats pour les extirper des scènes de crime en quatrième vitesse et qui se retrouve acculé à la fois par les autorités et les gangsters. Vous pouvez aimer les copies et l’original.

De Walter Hill. Avec Ryan O’Neal, Bruce Dern, Isabelle Adjani. États-Unis. 1h31. En salles le 23 novembre

4Etoiles

 

 

 

 

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