Cannes 2023 : THE SWEET EAST / Critique

18-05-2023 - 16:30 - Par

Cannes 2023 : THE SWEET EAST / Critique

De Sean Price Williams. Quinzaine des Cinéastes.

 

Un portrait déluré et cinglant de l’Amérique, plus agaçant et attendu qu’incisif. 

C’est l’histoire de Lillian, lycéenne américaine qui, en voyage scolaire, prend la poudre d’escampette lorsqu’un inconnu attaque la pizzeria où elle se trouve parce qu’il soupçonne que des enfants y sont violés au sous-sol. La jeune fille multiplie alors les rencontres de plus en plus bizarres… On ne s’étonnera pas que THE SWEET EAST soit produit par Alex Ross Perry : le premier long de Sean Price Williams (chef opérateur de GOOD TIME des Safdie) se révèle au départ typique du mouvement normcore. Fauché et un peu raide, donc. Ce qui n’est malheureusement pas un problème. Mais THE SWEET EAST en a bien d’autres, des problèmes. Avec son ambition claironnée de délivrer un portrait cinglant, ironico-sardonique, décalé et dérangeant de l’Amérique, de ses mâles toxiques racistes homophobes, de ses artistes libéraux de gauche totalement perchés, de sa culture du pire, de ses délires complotistes… Sean Price Williams accouche au final d’une pantalonnade outrancière, comme si Joel Potrykus parodiait les Farrelly. « Tu tournes tout à la blague », dit-on à Lillian. Tout comme THE SWEET EAST qui, à force de tout tourner en dérision, n’incarne aucun de ses enjeux, ni aucune de ses attaques, et use de ses personnages comme de vulgaires pantins.

De Sean Price Williams. Avec Talia Rider, Simon Rex, Jacob Elordi. États-Unis. 1h44. Prochainement

 

 

 

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