De Jodie Foster. Sélection officielle, hors compétition.
Synopsis : La vie de Walter n’est plus ce qu’elle était. Déprimé, vivant au ralenti, il s’éloigne de sa famille et de ses proches. Sa femme finit par le chasser de la maison pour le bien de leurs enfants. Touchant le fond, Walter s’accroche malgré lui à une marionnette de castor trouvée un soir par hasard. Par jeu ou par désespoir, il utilise cette marionnette pour extérioriser toutes les choses qu’il n’ose pas dire à sa famille et ses collègues. Le castor devient alors comme une nouvelle personnalité, un nouveau Walter, plus positif et sûr de lui. Rapidement il reprend le contrôle de sa vie mais découvre peu à peu qu’il ne peut plus vivre sans son castor. Parviendra-t-il à se débarrasser de lui ?
Comédie satirique, drame familial, thriller psychologique… LE COMPLEXE DU CASTOR affiche plusieurs films en un. Jodie Foster, qui réalise ici son troisième long-métrage après LE PETIT HOMME et UN WEEK-END EN FAMILLE, nous conte l’histoire de Walter Black, quinqua père de famille, dépressif et suicidaire, dont l’état mental a sonné le glas de sa cellule familiale. Un jour il trouve une marionnette de castor, et l’utilise pour s’exprimer. Mais peu à peu, son alter-ego prend le pas sur sa propre personnalité. LE COMPLEXE DU CASTOR parvient à capter l’attention par ce mélange assez délicat d’émotion mélancolique et de satire rigolarde, voire de décalage dérangeant. Voir le Castor supplanter Walter donne au film une certaine étrangeté, voire un certain suspense. Du rire à la tension, Foster maîtrise assez parfaitement toutes les émotions qui parsèment la narration.
Malheureusement, malgré ces qualités, le récit du film semble parfois bancal. Peut-être lui manque-t-il une vingtaine de minutes, notamment pour développer les personnages et leurs états d’âme, et relier davantage ce que vit Walter, et ce que de son côté, expérimente son fils Porter (excellent Anton Yelchin). Un fiston terrifié à l’idée de devenir comme son père, qui rejette froidement son aîné et se cherche une place dans sa famille et plus largement, dans le monde. Leur histoire commune, véritable squelette en creux du film, aurait mérité plus d’attention tant elle passionne et voit juste, dès lors que Jodie Foster s’y intéresse.
LE COMPLEXE DU CASTOR a beau être imparfait, il permet tout de même à Mel Gibson de livrer une redoutable performance, assez proche du Martin Riggs du tout premier ARME FATALE. En plus Droopy-esque. Surtout, Gibson aurait bien besoin d’une rédemption. Il ne la trouve certes pas totalement grâce au rôle de Walter. Dans son cas, il en faudrait plus pour faire oublier ses débordements récents. Mais grâce au film, l’acteur peut nous inviter à le suivre dans sa descente aux enfers personnelle, et les soucis de Walter, que l’on identifie irrémédiablement aux siens, se font d’autant plus poignants. Une belle histoire de catharsis, aussi bien sur l’écran qu’en coulisses, qui mérite amplement qu’on s’y intéresse.
Le Complexe du castor, de Jodie Foster. Avec Mel Gibson, Jodie Foster, Jennifer Lawrence. 1h30. Sortie le 25 mai.
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