Le premier film de Duncan Jones, MOON, était un thriller SF intelligent. Le deuxième film de Duncan Jones, SOURCE CODE, est un thriller SF intelligent. Pour un réalisateur obsédé par les boucles temporelles et l’affirmation de soi, ça tombe bien.
En 2009, le réalisateur Duncan Jones sortait du rang avec MOON, véritable « Space Oddity » – une singularité spatiale en VF –, pour reprendre le titre d’une chanson de son père, David Bowie. L’histoire d’un mec seul sur la Lune depuis trois ans et à qui il va arriver… des choses ! Sans spoiler les lecteurs qui n’auraient pas vu ce chef-d’œuvre (bouh !) jamais sorti au cinéma chez nous (re-bouh !), MOON abordait de nombreux thèmes de réflexion dont la notion d’individualité, la quête d’identité, les manipulations du réel… De quoi retourner plus d’une fois sur la Lune pour tout piger. Pourquoi un si long préambule sur MOON alors que cette chronique concerne SOURCE CODE ? Parce que les deux films se ressemblent à bien des égards. Le pitch ? Colter Stevens, un pilote d’hélicoptère, se réveille dans un train à destination de Chicago. Seul problème, il ne se souvient de rien. Déboussolé, il tente de comprendre ce qui lui arrive lorsqu’une bombe explose, tuant tout le monde à bord. Il se retrouve alors au sein d’un étrange caisson et découvre qu’il participe à une expérience (le fameux code source) qui permet de se projeter dans le corps d’une personne et de revivre les huit minutes précédant sa mort. Désormais, sa mission consiste à trouver l’auteur de l’attentat et à l’arrêter. Quitte à recommencer des dizaines de fois… Ok, il y a de la pyrotechnie, du suspense, de l’amour. Bref tout ce que la bande-annonce a bien voulu nous vendre. Mais pas que. Fan de jeux vidéo, Duncan Jones a construit son récit autour du « Game Over » bien connu des aficionados de pixels. On ne sait plus, du coup, si le personnage interprété par Jake Gyllenhaal (qui, décidément, aime bien les voyages temporels après DONNIE DARKO et PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS) avance dans l’histoire – et dans sa tête – en fonction de ses expériences passées, de ce qu’il est au moment présent ou de ce sur quoi il compte dans un futur proche. Dès lors, on hésite tandis que s’égrènent les minutes du film à qualifier celui-ci d’existentialiste ou de déterministe. Qu’est-ce qui relève du domaine de l’action ? Du destin ? De la Nature ? Comme pour TOTAL RECALL (si, si !), chacun devra se faire sa propre interprétation. Et ça, c’est plutôt appréciable.
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