Cannes 2013 : MONSOON SHOOTOUT / Critique

19-05-2013 - 21:56 - Par

D’Amit Kumar. Sélection officielle, hors compétition, séance de minuit.

Synopsis : Un flic débutant fait face à un gangster présumé dans une impasse. Il doit décider s’il va l’abattre ou pas. Trois scénarios différents explorent l’impact que l’une ou l’autre de ses décisions aura sur sa vie et sur celle de ceux qui l’entourent.

Si THE LUNCHBOX – présenté à la Semaine de la Critique – prouve que l’Inde peut revisiter la romcom en abandonnant les tics de Bollywood et en refusant les codes d’Hollywood, MONSOON SHOOTOUT veut faire de même avec… le polar. Oui mais le film, se déroulant dans des coins mal famés, souvent sous une pluie battante, lorgne tellement du côté de Hong Kong ou de la Corée du Sud qu’on déplore un réel manque d’identité. Car, il fallait s’y attendre, le film d’Amit Kumar n’atteint jamais la grâce de mise en scène ou la portée politique de ses modèles, bien plus complexes et imaginatifs. Pourtant, MONSOON SHOOTOUT fait quelques efforts : en voulant pointer du doigt la corruption des autorités et statuer que la violence engendre ainsi toujours plus de violence, le film a la bonne idée d’être simple dans l’histoire qu’il propose. À savoir les différentes options qui s’offrent à un bleu de la police lorsqu’il doit arrêter le présumé bras droit du parrain local. Tirer sans sommation, au risque que l’homme soit innocent ? Tenter de l’immobiliser ? Le laisser s’échapper puisqu’il n’est pas armé ? À chaque postulat, ses conséquences plus ou moins dramatiques, du simple blâme à la mort. Le récit a le mérite d’avoir une certaine ambition de storytelling, sans pour autant jouer la carte du scénario si malin qu’il en devient illisible. Au contraire, malgré ses allers-retours temporels permanents, il est en ligne claire, presque scolaire. Un exercice réussi et plutôt propre si l’on considère que c’est un premier film, mais qui laissera froids les aficionados des gunfights typiquement asiatiques. Car tout ça a beau être vaguement prometteur, c’est assez mineur.

D’Amit Kumar. Avec Nawazuddin Siddiqui, Tannishtha Chatterjee, Jayant Gadekar. Inde. 1h28. Prochainement.

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