Cannes 2019 : SHARE / Critique
19-05-2019 - 21:03 -
De Pippa Bianco. Sélection officielle, Séances spéciales.
Synopsis (Allociné) : Après avoir découvert une vidéo d’une soirée dont elle ne se souvient pas, Mandy, 16 ans, doit comprendre ce qui lui est arrivé avant que la situation ne dégénère.
À l’instar de COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT, premier film d’Eva Trobisch, SHARE, premier film de Pippa Bianco, propose de suivre une victime de viol dans ces quelques jours après les faits où elle refuse « d’en faire tout un plat ». Il n’y a pas deux viols qui se ressemblent et ce qui intéresse Pippa Bianco, comme sa collègue allemande, c’est le viol qui tait son nom, qui n’est pas celui que l’image d’Epinal de l’attaque hyper soudaine par un inconnu nous permet d’identifier. Dans SHARE, Mandy (charismatique Rhianne Barreto) a bien trop bu pour se souvenir de sa nuit. Elle sait que quelque chose cloche quand elle se réveille sur sa pelouse, avec des marques sur ses bras. Et qu’une vidéo d’elle, inanimée dans une salle de bain, et humiliée à son insu par son petit ami et ses copains, se partagent sur les réseaux. Elle a beau mener seule l’enquête de sa propre agression, tous ses souvenirs sont bloqués, aucun témoin ne se fait connaître. Bien que son statut de victime soit très vite reconnu, les indécrottables réflexes d’une société très patriarcale vont provoquer sa mise au banc. Pippa Bianco fait la démonstration, plutôt implacable, que le système n’est pas favorable, ni légalement ni psychologiquement, aux victimes, ainsi trahies par la communauté. Quand la violence sexuelle est établie comme un état de fait, comme un silencieux couperet qui menace toutes les femmes, le film se laisse aller à un certain didactisme mais ne perd jamais de sa force politique. De Pippa Bianco. Avec Rhianne Barreto, Lovie Simone, J.C. MacKenzie. États-Unis. 1h29. Diffusé sur OCS City dimanche 8 septembre
|
|