Cannes 2010 : Bilan d’avant palmarès

22-05-2010 - 11:19 - Par

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Après une première semaine plutôt calme, la deuxième partie du Festival a-t-elle relancé la machine ? Dernières impressions avant de revenir à la réalité.

On entendait que ça, partout, dans toutes les files d’attente, dans la salle de presse, à la machine à espresso : « Il arrive quand le choc ? », « Putain, c’est mou cette année ». Les plus véhéments étant les photographes, ravis d’essayer de vendre à leurs agences des clichés de tapis rouges désespérément en attente de stars.

Plus prosaïquement, du côté des films, on va se l’avouer : la deuxième moitié du festival ne nous a pas permis de trouver un concurrent sérieux (à nos yeux) à ANOTHER YEAR. Si dans le panel de notes de Screen Intertational le film de Mike Leigh reste en tête, il s’est trouvé un opposant sérieux, adoré par la presse mondiale : DES HOMMES ET DES DIEUX de Xavier Beauvois. Si nous ne partageons pas l’enthousiasme général, la présentation du film mardi a soulevé l’émotion du public, et de la presse, recueillant une note moyenne de 3,1 sur 4. Suit de près POETRY de Lee Chang-dong avec 2,7, que certains ont déjà nommé « Palme du coeur », sacro-sainte expression pour départager le « cinéma intello » du « cinéma émouvant ». Apprendre qu’un pur auteur, aussi confidentiel que Lee Chang-dong serait le choix « populaire », on ne s’en est pas encore remis.

Soyons toutefois prudents, puisqu’au moment où ces lignes sont écrites, les notes de plusieurs films ne sont pas tombées, et notamment celles du ONCLE BOONMEE de Apichatpong Weerasethakul. Après son histoire cryptique de réincarnation, de poisson chat lubrique, de Jawas sortis de Star Wars errant dans la jungle, et de moines prenant une douche, le thaïlandais a tout simplement fait l’unanimité, allant jusqu’à être nommé Palme d’Or de nos collègues de Technikart. Bon… la gêne s’installe… car nous n’avons pas vu l’opus de Weerasethakul, pour cause d’intense fatigue et d’achèvement par film insupportable interposé, REBECCA H de Lodge Kerrigan (à Un Certain Regard).

Nous, on avoue avoir énormément aimé MON BONHEUR de Sergei Loznitsa. Âpre, vénère, bordélique narrativement, esthétiquement grandiose, et campé par un acteur plus bad ass que bad ass, la diatribe du cinéaste nous a pris par surprise. Les sièges claquaient, certains de nos collègues dormaient à nos côtés, et nous restions happés par l’écran. Le FAIR GAME de Doug Liman, que l’on attendait pas franchement, l’impression a priori d’avoir déjà vu ce film 1000 fois bien ancrée dans l’esprit, nous a convaincu au final. Bien qu’inégal et ne s’attardant pas assez sur le plus intéressant de son récit (l’intime). Et puis, bien sûr, il y a eu l’expérience CARLOS, 5h30 de projection entrecoupée de 10 petites minutes de pause : impossible d’atteindre les toilettes, clope rapide avec 500 personnes sur une terrasse de 10 mètres carrés, pas d’eau offerte, nada. Intense, pour une oeuvre ambitieuse.

Désormais, à l’heure où les stands se démontent, ne reste plus qu’à attendre le palmarès de Tim Burton et de ses acolytes, présenté dimanche. Et comme chaque année, alors que les bagages sont prêts, les mêmes émotions se mêlent : joie de rentrer à la maison, et mélancolie de quitter cette folie cinéphilique.

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