THE DARKEST HOUR – 3D : Chronique

10-01-2012 - 12:04 - Par

Il y a des aliens à Moscou avec des pistolets laser. Et ils embêtent des jeunes cool qui n’avaient rien demandé… Qu’ils les tuent et qu’on n’en parle plus. Merci.


Questions : Ça fait combien de temps que des aliens un poil vicieux cherchent à éradiquer l’espèce humaine au cinéma ? Ça fait combien de fois que E.T., devenu un tantinet monomaniaque, tente de siphonner goulûment les ressources naturelles de notre chère planète bleue ? Rien qu’en 2011 – de COWBOYS & ENVAHISSEURS à WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES, en passant par ATTACK THE BLOCK – , il s’y est essayé à maintes reprises sans jamais parvenir à ses fins. Quel tâcheron ! C’est bien la peine de disposer d’une technologie spatiale, tiens. Du coup, on aurait cru qu’il marquerait une ch’tite pause en 2012, histoire de manger un bout et de se faire oublier. Que nenni. Quand on est con, on est con… Le voici donc de retour dans THE DARKEST HOUR – 3D, avec une furieuse envie de casser du citoyen moscovite. On suppose que les nombreuses raclées prises sur le sol US l’ont quelque peu échaudé… Doté d’un nouveau joujou commandé au Père Noël klingon – un bouclier énergétique qui rend invisible – et armé d’un gun aux vertus bibliques – « Poussière, tu redeviendras poussière » –, notre Super Saiyan de la loose a un plan qu’il est bon : nettoyer consciencieusement les rues de la capitale russe façon « C’est du propre ! » Bim, un rayon laser orange. Bam, je te désintègre. Vlan, je baguenaude aux abords du Kremlin. Oui, mais voilà ! C’était sans compter sur un groupe de cinq djeuns qui n’en veulent. Dont quatre américains. Eh ouais, fallait pas les inviter !

Attention, toutefois : parmi eux, il n’y en a vraiment qu’un seul de doué. Il s’agit d’Emile Hirsch (INTO THE WILD). Les autres – Olivia Thirlby (JUNO), Rachael Taylor (TRANSFORMERS), Max Minghella (THE SOCIAL NETWORK) et Joel Kinnaman (EASY MONEY) – font juste tapisserie. Votre mission, si vous l’acceptez ? Douter, mimer la peur, agir bêtement et – qui sait ? – mourir. En revanche, Emile, lui, peut compter sur sa cool attitude, son intelligence (les ampoules s’allument quand un petit gris approche) et son fusil bricolé par un électricien du dimanche pour tracer à travers la ville. D’ailleurs, c’est bien là, le seul attrait de THE DARKEST HOUR – 3D. Son décor. Les avenues rectilignes et les bâtiments imposants confèrent au film, un certain exotisme. Cependant, cet artifice visuel ne suffit pas à dissimuler la vacuité du propos énoncé ici. Finalement, la première scène résume assez bien le problème : on y voit Hirsch en train de jouer à un FPS sur son portable… Avancer à la va-comme-je-te-pousse jusqu’au prochain checkpoint, c’est tout ce que propose l’histoire. Quand, ça ne tourne pas au vaudeville. Ah ! Les combattants russes prêts à se sacrifier pour la mère patrie parce qu’ils sont chez eux. Et que chez eux, ça poutre. Allons, allons. En bref, si le réalisateur Chris Gorak et le producteur Timur Bekmambetov (WANTED) avaient travaillé en amont la psychologie des personnages, THE DARKEST HOUR – 3D aurait peut-être fonctionné… Mais ce n’est pas le cas. Tant pis. On espère, en revanche, que le scénariste Jon Spaihts saura se rattraper avec PROMETHEUS. Il a intérêt.

De Chris Gorak. Avec Emile Hirsch, Olivia Thirlby, Joel Kinnaman. 1h29. Sortie le 11 janvier.

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