Cannes 2012 : MISS LOVELY / Critique

24-05-2012 - 14:25 - Par

D’Ashim Ahluwalia. Sélection officielle, Un Certain Regard.


Synopsis : Au milieu des années 1980, l’histoire dévastatrice de deux frères qui produisent des films d’horreur sordides dans les bas-fonds de Bombay.

Avec PEDDLERS à la Semaine de la Critique, et GANGS OF WASSEYPUR à la Quinzaine des Réalisateurs, et désormais MISS LOVELY en Sélection officielle / Un Certain Regard, le 65e Festival de Cannes prouve par l’image que l’Inde ne se résume pas qu’aux drames romantiques épiques de 3h30, aux comédie musicales typiques, et autres produits lorgnant vers Hollywood – comme RA.ONE, le IRON MAN local – ne sortant jamais dans nos contrées. Et que le cinéma d’auteur indien, autrefois représenté notamment par Satyajit Ray, continue d’exister. Si ce n’est en festivals, où le découvrir ? C’est donc extrêmement curieux a priori que nous découvrons MISS LOVELY, dans lequel le réalisateur Ashim Ahluwalia suit le destin tragique et conflictuel de deux frères, Vicki et Sonu, pourvoyeurs de films d’horreur érotiques illégaux. Le premier est un pourri vénal, aux méthodes violentes et aux associés aussi peu recommandables que lui. Le second est soumis, et rêve de diriger des opus légaux, notamment une comédie romantique. Lorsqu’il croise le regard de la belle Pinky, il pense avoir trouvé l’actrice qui lui faut pour son projet. Sauf que… Sauf que voilà, si ce pitch s’avère extrêmement prometteur, MISS LOVELY ne parvient pas totalement à convaincre. Les premières minutes du film s’avèrent assez fascinantes, Ahluwalia mélangeant avec talent des extraits des films produits par les frangins – et en capte autant l’énergie glauque que le ridicule –, et le début de son récit. Malheureusement, c’est sur ce dernier point, le récit, que MISS LOVELY va vite dérailler. Foutraque, parfois bizarrement monté et raconté, le film a du mal à capter notre attention. Notamment parce qu’il multiplie les personnages secondaires, certains très présents mais peu fouillés, les autres se résumant à des apparitions fantomatiques. MISS LOVELY déborde ainsi dans tous les sens, ne se fixe jamais sur des enjeux précis et clairs, laisse parfois même le doute sur son propos – féministe ou tout le contraire ? –, et finit donc par ennuyer. Dommage, car le duel qui oppose Vicki à Sonu se révèle parfois tragiquement émouvant, et les dernières vingt minutes de MISS LOVELY le prouvent avec brio, lors d’un dénouement planant, inquiétant et violent.

D’Ashim Ahluwalia. Avec Nawazuddin Siddiqui, Niharika Singh, Anil George. Inde. 1h50. Prochainement

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