DIVERGENTE : chronique

09-04-2014 - 09:36 - Par

Sur les traces de HUNGER GAMES, DIVERGENTE est un produit pour jeunes adultes plutôt intéressant. Mais pas original. Du tout.

Dans une société futuriste, ce qui reste du monde (en gros, la région de Chicago) est divisé en factions. Altruistes, Érudits, Fraternels etc. Beatrice (ou Tris, c’est plus cool), 16 ans, doit rejoindre l’une d’elles (c’est la règle) mais elle découvre, en passant des tests chimiques bizarres, qu’elle est divergente. C’est-à- dire qu’elle ne correspond à aucune case. C’est embêtant car les gens de son espèce, ces divergents, dérangent une société toute bien rangée, qui les préfère morts que vivants. Au lieu de suivre les traces de ses parents, des gens bien qui ont le cœur sur la main, Beatrice va se rallier aux Audacieux, sorte d’agents de police qui crapahutent partout et courent au lieu de marcher. Des loulous tatoués, piercés, mais pas méchants. Après un long apprentissage au sein de sa nouvelle famille (qui consiste à s’initier au paintball, à l’accrobranche et à une sorte de free fight), elle va découvrir que les Érudits fomentent un coup d’État. DIVERGENTE a le désavantage de lancer la franchise adaptée des best-sellers de Veronica Roth : il doit planter le décor – ce qu’il fait laborieusement –, introduire les personnages – ce qu’il fait lourdement –, résumer le contexte futuriste et présenter les enjeux. Et ça prend du temps. Trop de temps. Une bonne heure et quart de tranche de vie insistant sur le fait qu’à 16 ans, il est difficile de choisir qui on veut être pour le reste de sa vie, mais que c’est l’âge parfait pour tomber amoureuse d’un grand ténébreux. Et puis DIVERGENTE bascule, se fait film d’action (pour ados, on le concède), plus triste, plus dur (ou disons moins cucul), plus intéressant dans son propos politique et plus proche de son modèle indéniable, HUNGER GAMES. Le problème restant de savoir si dans notre monde, deux héroïnes, profondément rebelles, prônant la liberté et la justice (Katniss Everdeen et Tris Prior), peuvent coexister sans que l’une soit taxée d’imiter l’autre. Au petit jeu de la comparaison, HUNGER GAMES remporte notre faveur. Et pas parce qu’il a été le premier à débarquer sur les écrans, mais simplement parce qu’il est plus épique, plus ambitieux, et que le regard qu’il porte sur sa Jeanne d’Arc désespérée est plus émouvant. Ça n’empêche pas DIVERGENTE d’avoir ses propres atouts – un univers fourni, la cruauté du destin de certains personnages – dont le plus évident est le suivant : Shailene Woodley. La jeune comédienne, d’une beauté discrète mais renversante, confère à l’héroïne un charisme étrange et lui prête avec un réalisme criant deux fragiles épaules, voûtées par l’écrasant malaise de l’adolescence.

De Neil Burger. Avec Shailene Woodley, Theo James, Miles Teller. États-Unis. 2h19. SORTIE LE 9 AVRIL

 

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