NEED FOR SPEED : chronique

19-04-2014 - 08:38 - Par

L’ex Jesse Pinkman de BREAKING BAD fait des merveilles dans cette série B manquant singulièrement de chevaux sous le capot.

Avant qu’Ubisoft n’envahisse les salles obscures avec ses adaptations d’ASSASIN’S CREED et SPLINTER CELL (pour ne citer qu’eux), Electronic Arts a décidé de prendre les devants en transposant sur grand écran l’une de ses licences phares : NEED FOR SPEED. L’objectif est double : coiffer au poteau son rival vidéoludique tout en offrant un divertissement sévèrement tuné supposé renvoyer la saga FAST & FURIOUS au rang de balade bucolique. C’était du moins la promesse faite par une bande-annonce enchaînant malicieusement les morceaux de bravoure (dont une impressionnante échappée en hélicoptère) à un rythme endiablé. Malheureusement, entre la théorie et la pratique il y a tout un boulevard que le réalisateur Scott Waugh peine à franchir. Déjà auteur de l’inédit ACT OF VALOR qui utilisait de vrais Navy Seals comme acteurs, cet ancien cascadeur de légende (on a pu le voir dans des titres aussi emblématiques que LE DERNIER DES MOHICANS ou LAST ACTION HERO) avait fait ses armes en tant que réalisateur sur des pubs pour… Electronic Arts. C’est dire s’il était l’homme de la situation ! Sauf que le cinéaste semble davantage à l’aise pour filmer des soldats que des voitures lancées à toute allure. Paradoxalement, il manque à NEED FOR SPEED une donnée essentielle inhérente à tout film de bagnoles qui se respecte : la sensation de vitesse. Non pas que NFS manque de courses, loin de là, mais les partis pris adoptés par Waugh (profusion de ralentis et autres plans de coupe à l’intérieur du cockpit) empêchent toute réelle implication du spectateur comme si la notion même de vélocité semblait avoir été abrogée au profit de quelque chose de beaucoup plus sage. N’est pas Justin Lin qui veut ! Reste que si le film peine à convaincre dans la catégorie où il concourt, il n’en demeure pas moins un honnête divertissement. Et ce, en grande partie grâce à la présence d’un Aaron Paul magnétique. Dans la peau d’un garagiste déterminé à venger la mort d’un de ses amis, l’acteur révèle une facette encore inexplorée de son talent et parvient sans mal à s’extirper du giron BREAKING BAD. Tour à tour touchant et badass, vulnérable et déterminé, il est l’atout majeur de ce film qu’il porte seul sur des épaules pas si frêles que ça. Ainsi, par les enjeux dramatiques qu’il dessine, NEED FOR SPEED peut se voir comme un revenge movie automobile manquant un peu de coffre mais à la mélancolie inattendue. C’est bien mais pas suffisant pour prétendre au trône farouchement défendu par la licence star de Vin Diesel.

De Scott Waugh. Avec Aaron Paul, Imogen Poots, Dominic Cooper. États-Unis. 2h05. Sortie le 16 avril

 

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