Bienvenue à Zombieland : chronique

22-11-2009 - 18:46 - Par

Zombieland

Woody Harrelson, morts-vivants et barres chocolatées. ZOMBIELAND, un film qui tache ?

Au choix, les films de moins d’1h30 sont 1/ des concepts de courts-métrages qu’on a étirés jusqu’à ce qu’ils craquent et emmerdent tout le monde, 2/ des longs travaillés, ciselés, montés et remontés sans complaisance pour plus d’efficacité.  ZOMBIELAND, 1h20 au compteur, est une masse compacte de cinéma. Pourtant, il n’est, d’après ses scénaristes/ producteurs exécutifs, Paul Wernick et Rhett Reese, que la version étoffée du pilote (et quelques minutes d’autres épisodes) de leur série ZOMBIELAND qui ne verra jamais le jour sur CBS. Paradoxe… Ca résume bien le rigoureux boxon.


PosterZombielandEmmené par un post-ado coincé, à l’instinct de survie incontestable, fruit de son intelligence, de sa pleutrerie et de son érudition en gameplay vidéoludique, ZOMBIELAND déroule le dangereux périple du boutonneux vers un coin supposément épargné par le néo-règne (dont la cause n’est jamais expliquée et c’est tant mieux) des zombies. Sur sa route, il croise un sacré redneck (Woody Harrelson), tête brûlée en quête désespérée de massacre de zombies et effrénée d’une friandise nommée Twinky, et deux sœurs en route pour une virée salvatrice vers un parc d’attractions de la côté ouest. Là est l’essentiel, car ZOMBIELAND est plus une chronique sur la solidarité, la famille et les états d’âme d’une Amérique qui veut absolument défendre sa réputation de patrie du cool qu’un réel film de morts-vivants. Davantage un roller-coaster de conneries qu’un slasher, donc. Dialogues absurdes mais non moins savoureux, retournements de situations improbables, zombies méchamment obèses, et sale caractère frondeur, le premier film de Ruben Fleischer est une sorte d’air revigorant dans un panorama cinématographique à base d’adaptations, de suites et de remakes. Oui, on peut encore créer des films 100% détendus, 100% malins, 100% beaux, portés par de super idées originales et quelques prouesses de mise en scène. Les deux trublions-scénaristes et le réalisateur derrière tout ça, fatigués par les zombies à l’ancienne et encouragés par les visions novatrices de Danny Boyle dans 28 JOURS PLUS TARD notamment, ont donc élaboré une apocalypse sanglante, dynamique, vive, sans pour autant se laisser griser par le priapisme de l’action. Cadres et décors à tomber, ralentis sophistiqués, personnages inspirés, ZOMBIELAND n’en est que mieuxZombielandStreet une petite boule de nerfs anarchisante où quatre américains de base peuvent détruire un magasin d’artisanat indien pour tout geste politique contestataire contre la «grandeur» bâtie sur le sang de leur pays et se regarder survivre la larme à l’oeil. Mais sus au sens profond ou à toute suspicion de chauvinisme. ZOMBIELAND appelle au plaisir primaire du spectateur grâce notamment à des références très générationnelles (un caméo d’anthologie et la présence de Woody Harrelson, plus charismatique que jamais, ça fait son effet). Et si le tout se termine dans un ersatz de LunaPark envahi de zombies qui finissent raides comme la justice, c’est que le film est autant un énorme hommage au cinéma et plus largement au divertissement pop-corn, que son terroriste surdoué.

Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleischer. Avec Woody Harrelson, Jesse Eisenberg. 1h20. Sortie le 25 novembre.

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