Même en lorgnant du côté de Pixar, Disney reste Disney. Et vise surtout les enfants.
Il n’y a pas de grand héros sans grand vilain, dit-on. Pourtant, Ralph, méchant d’une borne d’arcade, n’obtient jamais le respect de ses collègues, les gentils. Pour prouver sa valeur, il s’en va conquérir divers mondes vidéoludiques plus méritocratiques et décrocher une médaille. Sur son chemin, il croisera Vanellope, personnage bug d’un jeu de karting, et ensemble, ils vont tenter de retrouver leur fierté et de transcender leur différence. En explorant l’envers d’un décor familier et en donnant une autonomie à des personnages créés par l’Homme, LES MONDES DE RALPH revendiquait son statut de TOY STORY des jeux vidéo. La différence entre les deux films réside dans l’art du storytelling. L’animation de Disney déçoit un peu en la matière : en plus de pâtir de dialogues somme toute banals (du moins en VF), elle sort parfois les rames pour faire progresser son récit et rester au niveau de son brillant postulat de départ. Une lacune dont les enfants feront sûrement peu de cas, mais que les plus de 12 ans auront un peu de mal à avaler. D’autant que très référencé, LES MONDES DE RALPH veut s’adresser autant aux trentenaires et aux quadras qu’à leurs mouflets. Ces derniers seront sûrement plus interpellés par les multiples marques de friandises citées, dont l’une d’elles est carrément scandée dans une incantation aussi cocasse qu’inquiétante. Plus généralement, on pointe du doigt une étrange atmosphère consumériste, pouvant éventuellement perturber l’immersion totale dans l’histoire. Une fois prévenus, vous pourrez goûter au véritable festin visuel qu’a préparé Disney : le film ne cesse d’exploiter et de détourner les codes graphiques des jeux vidéo, regorge de clins d’œil drolatiques, et ne tarit jamais d’imagination pour créer ses personnages kawaii ou ses univers lumineux. Il y a tant à regarder, tant de détails à scruter, tant de merveilles à admirer. Mais le plus étonnant dans LES MONDES DE RALPH, c’est la cohérence générale et la fluidité avec laquelle le scénario fait cohabiter réalité (réalisme même) et virtuel et fait disparaître l’écran qui les séparent, par des justifications totalement tangibles. Le film revêt une certaine magie et, par deux fois mémorables, parvient à dégager une bouleversante poésie. Un tour de force étant donné que la vitrine est aussi impeccable que les fondations narratives sont branlantes.
De Rich Moore. Avec les voix originales de John C. Reilly, Sarah Silverman. États-Unis. 1h40. Sortie le 5 décembre
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