Le biopic de Jimi Hendrix par Paul Greengrass n’aura pas lieu

C’aurait été le film presque parfait, mais décidément, le biopic enflammé du guitariste le plus baisé de tous les temps ne parvient pas à voir le jour.

Bien sûr, on savait que le biopic de Jimi Hendrix était un de ces films hot embourbés dans un development hell dont on ne voyait pas le bout.
Mais cette nuit, Deadline a annoncé que la dernière version du projet avait été balayée, à nouveau, d’un revers de main par les ayant-droits d’Hendrix. Pourtant, il était ô combien fascinant, prometteur et dégageait déjà une odeur de sainteté.

À l’été 2009, les pontes de Legendary Pictures, et plus particulièrement Thomas Tull (producteur de WATCHMEN ou IT MIGHT GET LOUD), réaffirmaient leur volonté de porter la courte vie trépidante de Jimi Hendrix, icône rock s’il en est, sur grand écran. Et ce, en engageant Max Borenstein pour en écrire le scénario. Ce qu’on ignorait en revanche, c’est que Tull et le producteur Bill Gerber avaient rassemblé leurs troupes pour convaincre l’ayant droit de Jimi, Janie Hendrix (sa demi-sœur), de leur laisser lancer le film :
Paul Greengrass devait réaliser le biopic et, cerise sur le gateau, Anthony Mackie (formidable dans DEMINEURS) devait incarner le guitariste. Présenté comme ça, le JIMI HENDRIX BIOPIC, c’était du petit lait pour tout cinéphile mélomane.

Or, Janie Hendrix y a opposé son véto car elle avait peur que le film « donne une mauvaise image de la musique de Jimi » et « influe négativement sur les ventes ». On voit difficilement comment une telle conséquence pourrait survenir quoi qu’il paraît que THE DOORS d’Oliver Stone a effectivement eu cet effet sur le business du groupe…

Un communiqué, émanant de Mme Hendrix, présidente de Experience Hendrix, a atterri dans la boîte mail de Deadline arguant : « Legendary a travaillé sans notre permission, sans nos directives et sans notre implication. Le projet ne s’est donc pas écroulé, il n’a jamais existé. Quand un biopic sur Jimi Hendrix se fera, ce sera avec notre consentement et sous notre contrôle du début à la fin ». Avec des phrases si assassines, qui aura vraiment envie de s’y coller désormais ?

Bill Gerber se défend, affirmant que la critique « n’est pas juste », et qu’avec « un script listé dans la Black List et Greengrass de la partie », le projet « était époustouflant ».

Thomas Tull et Bill Gerber, qui ont désespéremment besoin des droits des morceaux mythiques d’Hendrix pour mener leur film à bien, ont décidé de tout laisser tomber.

Avant eux, Will Smith, André 3000 ou Eddie Murphy s’étaient déjà cassé les dents sur le biopic d’Hendrix.