VOISINS DU TROISIÈME TYPE : chronique

12-09-2012 - 09:22 - Par

Ou comment gâcher une idée très alléchante sur le papier avec une exécution sans rigueur ni passion.

Le simple fait d’imaginer Ben Stiller, Vince Vaughn, Jonah Hill et l’Anglais Richard Ayoade (THE IT CROWD) former une brigade de surveillance de leur voisinage et tenter d’empêcher une invasion alien suffisait à susciter l’enthousiasme autour de VOISINS DU TROISIÈME TYPE. Malheureusement, les promesses de ce pitch foufou et de ce casting all stars n’aboutissent à rien. Ou du moins, à rien d’inédit ou d’essentiel. La faute à une écriture assez paresseuse offrant à Ben Stiller et Vince Vaughn des rôles archétypaux qu’ils ont déjà (mieux) tenus par le passé. Les deux stars manquent de conviction et d’entrain, installés sur des rails dont ils connaissent par cœur les moindres aspérités. Un défaut d’originalité patent encore plus dommageable qu’ils s’adjoignent les services de Jonah Hill et Richard Ayoade, pour des personnages bien plus borderline, originaux, et campés avec davantage d’élan. Ainsi, Hill – qui avait déjà illuminé l’année avec 21 JUMP STREET – prouve encore l’étendue de sa palette en incarnant un énervé du bulbe se rêvant en milicien badass, tandis qu’Ayoade porte sur ses épaules l’héritage d’un humour très british, entre décalage et étrangeté gênante. Au lieu de capitaliser sur ces prestations, et ainsi livrer des portraits déjantés de l’Amérique profonde, celle qui croit à sa superpuissance entre un match de foot et une aprèm au mall, VOISINS DU TROISIÈME TYPE se contente de privilégier Stiller et Vaughn. Et leurs sous-intrigues inutiles, car peu fouillées – la vie maritale de l’un, la relation à sa fille pour l’autre – qui ralentissent le rythme et n’ont finalement aucun réel impact sur leur psychologie, inébranlable du début à la fin du film. Alors certes, VOISINS DU TROISIÈME TYPE n’est pas un naufrage total, loin s’en faut. De dialogues profondément vulgaires en gags d’une rare débilité, le réalisateur Akiva Schaffer parvient à susciter quelques rires francs et massifs. Lors de quelques scènes bien senties, il arrive même à pousser ses héros vers des terrains crypto gays assez délectables, en une sorte de parodie déguisée de la bromance, thème cher à la comédie US moderne. Mais, trop dilués dans un scénario foutraque et peu rigoureux, ces bons moments passent finalement presque inaperçus.

D’Akiva Schaffer. Avec Ben Stiller, Vince Vaughn, Jonah Hill. États-Unis. 1h40. Sortie le 12 septembre

Note de la rédaction : 2,5/5

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