MONSTRES ACADEMY : chronique

10-07-2013 - 08:35 - Par

Pixar révèle le premier prequel de sa filmographie. Original, rigolo, nostalgique et éclairé.

Avec MONSTRES ET CIE, Bob et Sulli devenaient des vedettes et, douze ans après, l’impression qu’on les a toujours connus est tenace. Figures indéboulonnables de l’animation, ces deux créatures moches mais mignonnes ont droit au lifting. Comment ce duo de choc s’est-il formé ? Comment le petit truc vert et le grand machin bleu se sont-ils rencontrés ? Vous ne vous êtes jamais posé la question et pourtant Pixar vous donne la réponse dans MONSTRES ACADEMY. C’est en squattant les bancs de la plus prestigieuse fac pour monstres que leurs destins se sont entrechoqués. Apparemment tout les oppose : l’un est bosseur et solitaire, l’autre est velléitaire et sociable. Mais, dans le fond, ce sont l’échec à un contrôle de routine et un ego blessé qui vont les réunir malgré eux. Ensemble, ils vont intégrer une fraternité de losers flamboyants qu’ils vont inscrire aux J.O. du bahut, histoire de montrer au corps enseignant qu’ils ont la carrure pour être des terreurs d’élite. Citant les meilleures teen-comédies et notamment celles de John Hughes, le bestiaire de post-ados est folklorique : tous les stéréotypes sont là, des bullies fanas de bizutage, aux cheerleaders mal intentionnées en passant par les goths ou… les fameux parias, dont Bob et Sulli font soudain partie. Gentilles victimes de la faune sauvage qu’est l’université, ce sont eux qu’on soutient corps et âme, galvanisés par l’ode à la différence qu’est MONSTRES ACADEMY. Puisque tous les étudiants sont des freaks par nature, les membres de ce Breakfast Club de l’horreur vont redoubler d’ingéniosité et transcender leurs inhibitions pour gagner. Mais, parce que MONSTRES ACADEMY est plus malin que la pâle succession de gags qu’il aurait pu devenir (tous ne sont pas hilarants, d’ailleurs, mais la plupart vous décroche des rires francs), il nourrit une vraie critique du système éducatif, en affirmant qu’il représente un moule dans lequel certaines personnalités ne peuvent pas se fondre. Profondément américain dans sa perception de la réussite, il encense les self-made men, l’ascension de l’échelle sociale et parvient à éveiller une réelle méfiance envers les institutions respectées. Davantage pour son message que pour son récit, enlevé certes mais relativement convenu, MONSTRES ACADEMY est une vraie surprise pour ceux qui n’attendaient rien d’une déclinaison a priori opportuniste d’un film révéré.

De Dan Scanlon. Avec les voix de Billy Crystal, John Goodman, Helen Mirren. États-Unis. 1h40. Sortie le 10 juillet

 

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