RIO 2 : chronique

09-04-2014 - 09:39 - Par

Rio rouvre sa volière déjantée pour un second opus un peu moins surprenant que le premier mais toujours aussi attachant.

En 2011, Blu le perroquet bleu avait redonné des couleurs à Blue Sky, que l’on croyait figé dans L’ÂGE DE GLACE. Les aventures de cet oiseau névrosé dans la chaleur de la cité brésilienne avaient surpris tout le monde par son inventivité. Alliage quasi parfait entre l’aventure et la comédie, le film avait surtout eu la bonne idée de donner de la voix à ses piafs déglingués. On gardait donc de ce premier volet le souvenir d’une samba emplumée inventive et cocasse. RIO 2 applique cette recette à succès à la lettre. Dès l’ouverture, ça chante, ça gigote, ça remue du popotin en rythme et au diapason. Blu, devenu père, coule des jours pas toujours tranquilles mais au moins heureux à Rio avec sa petite famille. Mais quand, au fin fond de l’Amazonie, on découvre une colonie de leur espèce, Perla embarque son mari et ses enfants dans la jungle pour un retour aux sources mouvementé. On se serait bien contenté de ce récit, certes un peu convenu, mais propice à pas mal de situations amusantes. Hélas, RIO 2 a décidé d’en faire toujours plus. Sur cette histoire de retrouvailles familiales, le film agrège des historiettes pas inintéressantes mais superflues. La faute à un grand nombre de seconds rôles comiques très chouettes, qui réclament hélas eux aussi leur part du gâteau. La volière du premier volet se transforme alors en ménagerie complète avec notamment une grenouille psychotique énamourée, un tamanoir perplexe et toute une ribambelle d’animaux barjos qui s’incrustent au fil des séquences. Au milieu de cette faune déjà bien remplie, on ne comprend pas pourquoi les auteurs ont fait en plus revenir Nigel, le perroquet Shakespearien du précédent épisode. Il fomente une vengeance – vite balayée par d’autres menaces bien plus grandes – qui n’est qu’un prétexte pour de nouvelles digressions. Plus de personnages, plus de chansons, plus d’histoires, RIO 2 pèchent donc un peu par excès. Si l’on trouve plein de personnages et de passages amusants comme ce playboy-perroquet doublé en VO par le crooner Bruno Mars ou encore une scène de casting déconnante façon télé-crochet, si l’on tape du pied volontiers devant les innombrables séquences musicales, on finit par perdre le fil du récit devant ce charivari d’oiseaux qui se volent dans les plumes. À trop vouloir faire cohabiter sketch et récit, le film perd donc en légèreté et en allégresse. Pour autant, si le voyage est un peu moins aérien que le précédent, il reste tout de même une destination hautement recommandable pour qui a envie de prendre un peu l’air et de hauteur en famille.

De Carlos Saldanha. Avec les voix de Jesse Eisenberg, Anne Hathaway. États-Unis. 1h42. SORTIE LE 9 AVRIL

 

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