LES MINIONS : chronique

08-07-2015 - 16:02 - Par

LES MINIONS : chronique

Trop de Minion tue le Minion ? Rapoutchy lébidou tuébella comme la papaya pétabadaboom banana ! En substance.

Minions-PosterAprès LES PINGOUINS DE MADAGASCAR, d’autres sidekicks du monde de l’animation grandissent hors de leur franchise pour un spin-off entièrement voué à leur gloriole. Et pas les moindres : les Minions. Soit les bestioles inventées par Pierre Coffin dans MOI, MOCHE ET MÉCHANT qui, en deux films, sont devenues les créatures les plus admirées par les enfants en mal d’absurdité et d’onomatopées rigolotes. Dire que sans Kevin, Stuart, Bob et leurs congénères en salopette le diptyque MOI, MOCHE ET MÉCHANT n’aurait pas la même saveur sonne comme une évidence : sur les Minions repose tout le burlesque de la saga – et ainsi une grande partie de son efficacité. Sauf que désormais héros de leur propre film, les Minions passent de respirations secondaires à centre de toutes les attentions et peinent à maintenir le rythme sur 90 minutes. Si le pitch de départ s’avère malin – depuis la nuit des temps, les Minions cherchent un super méchant à servir – et s’il donne l’occasion à un prologue captivant, drôlissime, bourrée d’idées, mené tambour battant et affichant un photoréalisme déstabilisant, le film s’essouffle ensuite rapidement. Et inexorablement. Porté par le charisme farcesque de ses personnages vedettes, LES MINIONS oublie de bâtir le moindre enjeu dramatique (ou comique) solide. Les séquences s’enchaînent comme écrites au fil de la plume, en une sorte de récit bricolé au gré des nécessités et LES MINIONS oscille alors de l’excellent – la séquence de la Foire du Mal, dont on goûte le côté méta et parodique du Comic-Con – à l’ennuyeux – une poursuite nocturne dans Londres, brouillonne et inutile. Les autres personnages, apparaissant et disparaissant sans justification, s’avèrent quant à eux totalement dispensables. Paradoxalement, si LES MINIONS a tout de l’overdose de Minions, c’est pourtant bien quand les créatures jaunes sont seules à l’écran, perdues dans un monde qui ne les comprend pas, que le film se fait plus convaincant. Car au-delà du burlesque (le langage des Minions, toujours aussi délectable) et de la stupidité émergent alors une certaine mélancolie et un cœur émotionnel auquel le spectateur peut se raccrocher. Au-delà, LES MINIONS n’est qu’une succession fofolle de bruit, de cris, de couleurs, d’idées plus ou moins abouties, le tout illustré jusqu’à épuisement par une soundtrack presque indécente – The Kinks, Jimi Hendrix, The Doors, The Who, jusqu’aux généralement inatteignables Beatles. Une BO en forme de symbole du plus gros problème des MINIONS : oui, les moyens sont pléthoriques. Mais à trop peu de moments semblent-ils être canalisés et utilisés à bon escient.

De Pierre Coffin et Kyle Balda. Avec les voix originales de Sandra Bullock, Jon Hamm. France/États-Unis. 1h31. Sortie le 8 juillet

2Etoiles5

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