Le réalisateur de KUNG FU PANDA réussit l’impossible : une adaptation du livre de St-Ex qui honore son modèle en le transcendant.
Il fallait avoir du cran pour s’attaquer au « Petit Prince », conte intemporel de Saint-Exupéry. Après des années de développement, les producteurs français Dimitri Rassam et Aton Soumache peuvent crier victoire grâce à leur réalisateur Mark Osborne (KUNG FU PANDA). La réussite de cette adaptation tient en effet grandement aux choix du cinéaste. Fort de sa connaissance d’un storytelling américain en quête d’efficacité, Obsorne honore « Le Petit Prince » en refusant de l’adapter. Conscient que le livre serait trop court pour en faire un film de 90 minutes, il ne brode pas pour autant de nouvelles aventures et décide d’inventer une histoire hors l’histoire. L’Aviateur n’a jamais publié « Le Petit Prince » et n’a jamais raconté sa rencontre avec l’enfant. Des décennies plus tard, il trouve une oreille attentive en la personne de la Petite Fille. Lancée sur un chemin tout tracé par sa mère, elle vit dans un monde gris et géométrique, très influencé par les folies standardisées du PLAYTIME de Tati. Elle mène une vie cartésienne, sans imagination ni sens du merveilleux, où être essentiel se résume à être productif. Tout cela va bientôt changer… En rejouant l’histoire centrale du « Petit Prince » – la rencontre entre un adulte et un enfant –, Mark Osborne offre au public une totale redécouverte du livre. Ici, la trame de l’Aviateur et de la Petite Fille se dévoile en CGI. Les aventures du Petit Prince, en une gracieuse animation image par image. Un choc des cultures et des esthétiques qui enserre le conte dans une étrangeté ensorcelante, restant fidèle au sentiment que la lecture du livre pouvait susciter. Mais c’est bien dans l’histoire qu’il crée de toutes pièces qu’Osborne excelle : avec une justesse infinie, il croque les liens qui se tissent entre l’Aviateur et la Petite Fille. Il lie aussi avec de belles idées de mise en scène ses deux récits, en faisant survivre la « réalité » dans la « fiction » via de subtils effets de rémanence visuelle. Mais la force principale du PETIT PRINCE réside dans la capacité d’Osborne à savoir quand laisser le récit vagabonder et rêvasser et quand en reprendre fermement les rênes. Le dernier tiers du film, peut-être trop classique dans sa recherche du rebondissement et moins poétique, reste toutefois animé d’un sens emballant de l’aventure. Dans le combat de la Petite Fille pour son imaginaire et l’intégrité de ses émotions, on verrait même presque l’autoportrait d’un cinéaste américain en rébellion contre son industrie. Une rage bienvenue : elle donne encore plus de personnalité à ce PETIT PRINCE, dont l’ambition et l’audace s’effacent derrière son évidente beauté d’âme.
De Mark Osborne. Avec les voix de Florence Foresti, André Dussollier, Vincent Lindon. France. 1h48. Sortie le 29 juillet
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