AGENTS TRÈS SPÉCIAUX – CODE U.N.C.L.E : chronique

16-09-2015 - 10:05 - Par

AGENTS TRÈS SPÉCIAUX – CODE U.N.C.L.E : chronique

La série d’espionnage des sixties devient un blockbuster cool et explosif, ultra-stylisé, dirigé par un Guy Ritchie offensif.

Uncle-PosterDans les 60’s, la série DES AGENTS TRÈS SPÉCIAUX voyait s’unir un espion américain et un espion russe contre une organisation si dangereuse qu’elle en faisait oublier les conflits géopolitiques. Cinquante ans après, Hollywood l’adapte en long- métrage, conserve le contexte de la guerre froide, mais la pertinence des aventures de Napoleon Solo et Illya Kuryakin perd de son écho. Pas grave, dès la séquence d’ouverture – une course poursuite en voiture dans Berlin, aussi spectaculaire qu’elle est sans danger –, Guy Ritchie nous prévient : même si on parlera expériences nazies et spoliation, on ne sera pas là pour choper une méningite. CODE U.N.C.L.E. privilégie la forme au fond, les petits miracles visuels aux ressorts scénaristiques somme toute légers, à l’image d’un film qui fourmille d’idées de mise en scène. Le réalisateur, un peu show off, prend un plaisir évident à reconstituer les années 1960, à filmer les ruines de l’Allemagne de l’Est ou celles du Colisée, les chambres rococo, les robes des grands créateurs, les chapeaux de femmes venues assister à des courses automobiles par pure bourgeoisie. Ritchie fait dans le beau, le classe, la pub pour parfum parfois, mais toujours avec un aplomb inattaquable et sans oublier de raconter la genèse d’une amitié américano-soviétique et les prémices de l’alliance contre un mal non identifié. Il est beaucoup moins à l’aise avec la dimension thriller: un twist ou un renversement de situation démoniaque et la narration se met à flotter, les partis pris deviennent plus discutables et la clarté est sacrifiée sur l’autel de la coquetterie. Après cela, le troisième acte de CODE U.N.C.L.E. est étrangement plus viril : les costumes italiens se changent en treillis, la machine militaire se met en marche, Guy Ritchie sort alors l’artillerie lourde dans une scène d’assaut guerrière et impressionnante, tranchant radicalement avec l’élégance du début. Dans tous les tons et dans tous les genres, il maîtrise son sujet, et son blockbuster d’être l’un des plus stylés de l’année. Mais sait-il seulement quel film il veut faire? C’est une question qui taraude longtemps après les lumières rallumées. Reste également en tête un duo d’acteurs. Celui formé par le Superman officiel Henry Cavill et le Batman fantasmé un temps par George Miller, Armie Hammer. Une belle alchimie, un charme dingue chacun dans son domaine. Le premier campe un womanizer détaché, l’autre un Russe aux coups de sang incontrôlables. C’est Hammer qui remporte l’adhésion tant son interprétation, drôle et humaine, emmène le film vers des sommets d’amusement.

De Guy Ritchie. Avec Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander. États-Unis. 2h00. Sortie le 16 septembre

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