Interview : Scott Cooper pour STRICTLY CRIMINAL

25-11-2015 - 15:02 - Par

Interview : Scott Cooper pour STRICTLY CRIMINAL

Il a offert à Jeff Bridges son premier Oscar, à Christian Bale l’un de ses meilleurs rôles et il ressuscite aujourd’hui Johnny Depp. Mais Scott Cooper n’est pas qu’un formidable directeur d’acteurs. Il est aussi un auteur/réalisateur doué et réfléchi que l’on suit avec attention depuis ses débuts. Pour la sortie de son troisième long, le gangster movie STRICTLY CRIMINAL, il nous a de nouveau accordé un grand entretien.

Cet entretien a été publié au préalable dans le magazine Cinemateaser n°49 daté novembre 2015

 

BlackMass-PosterÀ l’origine, il y avait le livre « Black Mass : The True Story of an Unholy Alliance Between the FBI and the Irish Mob », publié en 2000 et depuis retitré « Black Mass : Whitey Bulger, the FBI and A Devil’s Deal ». Une passionnante enquête journalistique contée comme un thriller et écrite par les reporters du Boston Globe Dick Lehr et Gerard O’Neill. S’intéressant aux frères Bulger – le mafieux Whitey et le politicien Billy – Lehr et O’Neill ont fini par découvrir des preuves de ce qui se murmurait depuis des lustres à Boston : Whitey était protégé par le FBI. Pire : il en était un informateur et se servait de l’agent John Connolly, ami d’enfance, pour faire tomber ses rivaux de la Cosa Nostra. Romanesque en diable, l’enquête en elle-même mériterait son film mais c’est bien le parcours hors-normes de Whitey Bulger et ce qu’il dit sur l’Amérique qui intéresse au final le cinéma. Si Bulger a lointainement inspiré les personnages campés par Jack Nicholson et Pete Postlethwaite dans LES INFILTRÉS et THE TOWN respectivement, il n’avait pas encore eu le droit à son biopic. Pendant une décennie, BLACK MASS va donc passer entre les mains de diverses sociétés de production (dont Miramax), de divers scénaristes ou réalisateurs (dont Jim Sheridan), être envisagé comme film, puis comme mini-série, avant d’échoir à Barry Levinson au milieu des années 2010. Johnny Depp est alors engagé pour camper Bulger. Mais BLACK MASS va connaître un à-coup inattendu : les prétentions salariales de Depp mettent le film au placard. Lorsqu’il en ressort plusieurs mois plus tard, l’acteur est toujours là, mais plus Levinson. Scott Cooper, fort des réussites de CRAZY HEART et LES BRASIERS DE LA COLÈRE, a été chargé de réécrire le script et de réaliser le film, qui sort aujourd’hui. Mais en France, BLACK MASS a entre- temps perdu son titre évocateur au sens multiple – la face sombre du Massachusetts, la messe noire, la masse noire qui désigne une tumeur etc – pour se nommer un peu bêtement STRICTLY CRIMINAL. Ce qui ne l’empêche pas d’être une tentative captivante de relecture du gangster movie par un jeune auteur qui, en trois films seulement, a définitivement assis son style et ses ambitions artistiques, que nous explorons ici longuement avec lui.

 

BlackMass1LES BRASIERS DE LA COLÈRE était profondément personnel pour vous (voir Cinemateaser n°30). En êtes- vous sorti épuisé au point de vouloir vous lancer dans un projet qui, a priori, vous est moins proche, comme STRICTLY CRIMINAL ?
Oui. Faire des films personnels comme pouvaient l’être CRAZY HEART ou LES BRASIERS DE LA COLÈRE n’est pas facile. Ce sont des projets complexes et longs à faire aboutir – l’écriture, la préparation, le tournage, la post production… Quand des films vous sont aussi personnels, les ‘relâcher’ dans le monde est une étape également très compliquée à gérer. J’avais donc besoin d’un peu de temps pour décompresser et penser à une histoire qui soit effectivement moins personnelle.

Pourtant, au final, thématiquement ou stylistiquement, STRICTLY CRIMINAL est proche de vos deux précédents films. Qu’y a-t-il dans l’histoire de Whitey Bulger qui fasse un bon ‘film de Scott Cooper’ ?
À chaque fois que vous faites un film de gangster, la barre est forcément très haute – certains de mes films américains préférés sont issus de ce genre. Et puis les gens en attendent quelque chose de très précis. Je voulais subvertir ces attentes. STRICTLY CRIMINAL est un gangster movie, mais je ne voulais pas en faire un film sur des criminels qui s’avèrent être des êtres humains mais justement tout l’inverse – un film sur des humains qui s’avèrent être des criminels. Certes, on y aborde les thèmes de la fraternité, de la loyauté, de l’orgueil mais à Boston, dans les années 70, les hommes de loi et les criminels étaient en fait virtuellement indissociables les uns des autres. J’ai trouvé que cela rendait cette histoire fascinante et j’ai pensé que je pouvais l’aborder avec autant de passion que mes deux précédents films bien qu’elle soit moins personnelle d’un point de vue autobiographique.

Vos films explorent les traumas de l’Amérique à travers des figures iconiques et fondatrices : le troubadour à la Woody Guthrie dans CRAZY HEART, le col bleu dans LES BRASIERS DE LA COLÈRE. Il était au final assez logique que vous vous penchiez un jour ou l’autre sur la figure du gangster…
En effet, oui ! Si l’on y réfléchit bien, j’ai fait mon musical avec CRAZY HEART, ensuite j’ai fait mon ‘film français personnel’ avec LES BRASIERS (Rires.) et je fais mon film de gangster avec STRICTLY CRIMINAL. Avec un peu de chance, je vais marcher dans les pas de John Ford et faire mon western maintenant ! Les Anglais ont Shakespeare, les Français ont Molière : nous, les Américains, on a le western. Alors j’espère pouvoir en faire un bientôt. J’en écris un actuellement… (Il n’a pas pu nous en dire plus pour le moment, ndlr)

Que vous vous essayiez au western fait sens : on sent bien dans STRICTLY CRIMINAL que vous cherchez à vous connecter à une certaine tradition…
Oui, tout à fait. L’un de mes cinéastes américains préférés est Francis Ford Coppola – LE PARRAIN, LE PARRAIN 2 et CONVERSATION SECRÈTE m’ont beaucoup influencé sur STRICTLY CRIMINAL.

Exergue1Même si STRICTLY CRIMINAL est un gangster movie, on peut aussi le voir comme un film d’horreur. Vous filmez les criminels comme des monstres, presque comme des vampires. Whitey Bulger a l’apparence d’un vampire…
C’est vrai que cette histoire regorge de choses horribles et on peut raisonnablement défendre le fait que Whitey Bulger était une sorte de monstre. C’était un sociopathe en tout cas, alors je peux approuver votre sentiment à ce sujet. Dans LES BRASIERS DE LA COLÈRE et dans STRICTLY CRIMINAL je voulais regarder en face les conséquences de la violence. Je ne prends vraiment pas le fait de la filmer à la légère et je ne veux jamais le faire de manière gratuite. Nous vivons et avons toujours vécu dans un monde très violent, nous sommes nés de la violence, même. C’est malheureusement trop prégnant dans nos sociétés et cela l’est de plus en plus. Cela m’intéresse de filmer tout cela, de réfléchir à ce que la violence nous fait.

C’est justement ainsi que le film se révèle dérangeant : votre regard sur la violence empêche les gangsters de devenir séduisants. Ils ne sont jamais attirants comme ils ont parfois pu l’être à l’écran…
Je n’ai pas voulu les rendre glamour effectivement, ni les entourer d’un certain romantisme, parce que ces hommes doivent vivre avec ce qu’ils ont fait à leurs victimes et à la ville de Boston jusqu’à la fin de leur existence. Ce n’est pas une histoire fictionnelle. Je me suis assuré que je les représentais tels qu’ils étaient – aussi laid cela puisse être.

Le gangster est une extension extrême du self made man, un symbole perverti du rêve américain. Est-ce que faire un film de gangster est une manière de faire une critique de l’ultralibéralisme triomphant, de faire un film politique ?
C’est vrai que les gangster movies peuvent avoir ce sens dès lors qu’ils montrent l’accumulation de richesses par certains aux dépens d’autres. Si une société permet cela, cela ne peut que mener à l’affirmation des dominants. C’est en partie ce que l’on voit dans STRICTLY CRIMINAL, oui.

BlackMass2Il y a quelques mois, A MOST VIOLENT YEAR de J.C. Chandor s’affichait en anti-gangster movie. Vous, tentez d’en subvertir les règles. À votre avis, pourquoi les jeunes cinéastes se penchent-ils sur ce genre en essayant de le transformer ?
Je pense que l’on espère toujours apporter quelque chose de frais à un genre en l’abordant. Des tas de cinéastes ont fait de superbes films de gangster. Il est donc important pour votre film de se départir des autres exemples de ce même genre. Il faut essayer de trouver quelque chose qui le rende unique. Et pour arriver à ça, on peut notamment essayer de montrer aux spectateurs qu’ils pourraient vivre dans cet univers. Devant les films de gangster, je me suis très souvent dit qu’ils avaient l’air irréel, que je ne pourrais jamais vivre dans ce monde ou côtoyer des gens pareils. Devant STRICTLY CRIMINAL je veux au contraire que les spectateurs sentent qu’ils peuvent se voir à l’écran – les aspects positifs et négatifs d’eux-mêmes.

Avec LES BRASIERS DE LA COLÈRE, vous aviez transformé le revenge movie en drame politique et social. Cherchez-vous consciemment à détourner ainsi les genres ?
Oui, tout à fait. Parfois cela rend les choses difficiles pour le public car il s’attend à quelque chose de précis et ça peut donc parfois le détourner du film. LES BRASIERS DE LA COLÈRE avait beaucoup de supporters mais tout autant de détracteurs car je pense que ces derniers voulaient voir un pur film de vengeance. Alors que moi, je n’avais absolument aucune envie de faire ce film qu’ils souhaitaient voir. C’est la même chose avec STRICTLY CRIMINAL. Scorsese, Coppola ou même Jacques Audiard – et bien d’autres – ont fait des fantastiques films de gangster. J’avais envie de faire un film qui ait SON point de vue, un point de vue fort, du côté de l’humain.

Si LES BRASIERS DE LA COLÈRE était si fort c’est justement parce qu’il déjouait ce que l’on pouvait en attendre. C’est de plus en plus rare de nos jours…
Cela me fait très plaisir d’entendre ça. J’ai été très chanceux car certains de mes cinéastes et acteurs préférés ont répondu de manière très positive aux BRASIERS… Pour être honnête, j’ai du mal à aller au cinéma actuellement – à part durant un ou deux mois de l’année – car il y a très peu de films vraiment originaux. Il y en a évidemment énormément partout dans le monde mais… J’ai eu de la chance que Warner me laisse raconter l’histoire que je voulais avec STRICTLY CRIMINAL car je crois que c’est quand on arrive à déjouer les attentes du public qu’on parvient à avoir un effet sur lui. Je ne peux donc que tirer mon chapeau à Warner. Surtout qu’en Amérique, c’est le studio qui a donné naissance au gangster movie avec des films comme L’ENNEMI PUBLIC (de William Wellman, 1931, avec James Cagney, ndlr) ou LE PETIT CÉSAR (de Mervyn LeRoy, 1931, avec Edward G. Robinson, ndlr) jusqu’à plus récemment LES INFILTRÉS (de Martin Scorsese, ndlr). Les autres majors n’auraient pas fait STRICTLY CRIMINAL.

Était-ce le même processus pour vous ou est-ce que le fait de travailler pour une major vous a mené à faire des compromis ?
STRICTLY CRIMINAL est exactement le film que je voulais faire. Si cela n’était pas le cas, je serais encore en salle de montage à me battre. Que je fasse un film de studio ou un film plus modeste comme CRAZY HEART ou LES BRASIERS DE LA COLÈRE, je le fais avec un esprit indépendant. Avec un peu de chance, cela pousse les acteurs, l’équipe et le studio à me soutenir dans ma vision qui, je l’espère, sera ensuite bien reçue par le public. C’est très rare aujourd’hui d’avoir l’opportunité de faire, de cette manière, des films comme STRICTLY CRIMINAL. C’est presque impossible, même.

Exergue2Parce que c’est un film destiné à un public adulte rappelant un certain cinéma, disons des 70’s, qu’Hollywood rechigne à faire aujourd’hui…
Dès le départ, j’ai dit aux acteurs et à l’équipe que je voulais aborder STRICTLY CRIMINAL non pas comme un film sur les 70’s mais comme un film des 70’s. Comme si nous le faisions dans les années 1970, comme si nous étions contemporains de cette époque. Ce n’est pas facile de bien reconstituer cette période. C’est trop souvent criard, presque impossible à croire. Je voulais que le production design, le costume design, le travail de caméra ou les arrière plans correspondent à l’époque mais que tout cela serve en fait les personnages. Que tout ait à faire avec leur univers et pas avec une envie un peu voyante de notre part d’effectuer une bonne reconstitution.

La manière dont vous utilisez le gros plan dans le film est très intéressante. On ne peut s’échapper de ce que vous filmez…
Effectivement, je ne voulais pas que le public puisse échapper au regard furieux de Whitey Bulger. Je souhaitais que le spectateur se sente presque sous surveillance, comme s’il faisait partie de ce monde. J’avais fait quelque chose de similaire dans LES BRASIERS DE LA COLÈRE. Certains spectateurs avaient adoré ça mais d’autres avaient trouvé que le film était trop implacable, qu’il n’y avait pas assez de respiration. Selon moi notre époque veut ça : c’est de plus en plus difficile pour beaucoup de boucler les fins de mois, l’existence de bien des gens est implacable. Mais pour en revenir à STRICTLY CRIMINAL je voulais qu’à travers la composition du cadre et une séduction un peu biaisée, le public ait la sensation de faire partie du cercle intime de Whitey Bulger.

Votre découpage a aussi tendance à faire s’insinuer Whitey dans une image claustrophobique : il apparaît uniquement quand vous élargissez le cadre, d’autres fois il est légèrement flou ou décadré. Vous en faites presque une ombre qui rampe dans le cadre…
Ça me réjouit que vous ayez vu ça car c’était effectivement pensé ainsi. Boston n’a rien à voir avec New York ou Los Angeles, qui sont deux métropoles très étendues. Boston est une ville presque cloîtrée, à la population très soudée. On le voit chez Billy Bulger, Whitey Bulger et John Connolly qui ont tous grandi dans les cités du sud de Boston. Ils vivent selon un certain code de loyauté. Retranscrire cette idée passe par une certaine claustrophobie : c’était le moyen d’inclure le public dans cette communauté.

BlackMass3Vous ouvrez la plupart des ‘scènes de gangster’ en gros plan pour ensuite élargir lentement le cadre, alors que pour les ‘scènes de FBI’, vous faites l’inverse. Pourquoi ce choix ?
Je voulais débuter le film d’une manière assez frappante, en filmant le visage de Jesse Plemons de très près, en gros plan, avec un objectif 75 mm. J’ai ensuite utilisé la même focale pour introduire Whitey Bulger. Je voulais que le public comprenne son importance dans le récit et qu’il saisisse qu’il entrait dans un monde de criminels – et pas dans celui du FBI, du moins pas encore. Cette manière de filmer permet au public de savoir immédiatement dans quelle histoire il entre, qui sont les personnages et à quel point ils sont dangereux. Ce premier plan sur Whitey, à moitié dans l’ombre, en fait presque un loup.

À l’époque des BRASIERS DE LA COLÈRE, vous nous aviez dit vouloir montrer les acteurs tels que personne ne les a jamais vus. C’est clairement le cas ici pour Johnny Depp : il n’a jamais été aussi retenu à l’écran.
C’est vrai. Généralement, Johnny joue des personnages que le public aime. Et même quand il joue des personnages désagréables, c’est compensé par ses qualités humaines intrinsèques et le fait qu’il a une image si positive. Dans STRICTLY CRIMINAL, je voulais le voir extrêmement dangereux, extrêmement rusé, très frimeur mais en même temps extrêmement posé. Au début du tournage, je lui ai dit que Whitey tirait une grande partie de son pouvoir du fait qu’il jouait à l’économie, à l’efficacité. Si bien que chacun de ses mouvements, même le plus petit, avait énormément de sens. S’il bougeait, il devait y avoir une motivation derrière ce geste, un peu comme un cobra qui bouge très lentement, qui vous endort presque et dont on ne voit pas venir l’attaque mortelle. C’est ce que je voulais obtenir de Johnny.

Au côté des stars comme Depp, Cumberbatch ou Edgerton, vous dirigez des character actors moins connus du grand public mais passionnants – Corey Stoll, Jesse Plemons, Rory Cochrane. Là, on voit votre passé de comédien et votre désir d’être un réalisateur à acteurs…
Je révère les acteurs, oui. Parfois, quand je regarde des films à la maison, je prends des notes dans ma tête sur les acteurs qui m’inspirent ou m’émeuvent et qui ne trouvent pas assez le chemin des plateaux. Sur STRICTLY CRIMINAL j’avais énormément de rôles à caster. Et quand vous avez Johnny Depp en vedette pour le rôle de Whitey Bulger, vous êtes ensuite libre d’engager qui vous voulez pour les autres personnages. En général je caste des ‘gueules’. Non pas que je n’aime pas les beaux physiques – car tout le monde a sa propre beauté – mais je souhaite que le public puisse se reconnaître un peu dans les personnages à l’écran. Des acteurs comme Rory, Corey ou Jesse ont ce genre de visages [dans lesquels on se reconnaît]. Ce sont de formidables acteurs, parmi les meilleurs character actors mais ils n’ont pas toujours la possibilité de démontrer leur talent. Je peux vous dire qu’ils savourent toute opportunité d’être dans un film.

En ce sens, STRICTLY CRIMINAL rappelle une époque où les leading men étaient tous des character actors.
Oui ! Les Gene Hackman, Dustin Hoffman et consorts. Ce sont les acteurs qui m’ont le plus influencé. Des mecs comme John Cazale ou Robert De Niro qui ressemblent à des gens normaux. Trop souvent les films de studio regorgent de gens irréellement beaux.

Même si CRAZY HEART, LES BRASIERS DE LA COLÈRE et STRICTLY CRIMINAL sont trois films très différents, ils ont un point commun : ils dénudent l’Amérique de son triomphalisme.
Oui. Où que vous viviez dans le monde, vous pouvez vous identifier à des concepts universels – la rédemption (pour CRAZY HEART, ndlr), la vengeance (pour LES BRASIERS, ndlr), la loyauté (pour STRICTLY CRIMINAL, ndlr) – car ce sont des idées très humaines. Il est important à mes yeux que mes films retranscrivent non pas uniquement un point de vue américain mais un point de vue plus mondial. Car au bout du compte, nous venons tous du même endroit et nous vivons tous sur la même planète. Et puis, au-delà de ça, peut-être que beaucoup de gens ont une image glamour de ce qu’est la vie en Amérique mais nous avons énormément de pauvreté ou des problèmes de violence avec les armes à feu. Je crois qu’il faut faire un portrait honnête de ce à quoi nous faisons face.

Mais pensez-vous que vous seriez capable de faire un film qui, dans son portrait de l’Amérique, soit plus ‘héroïque’ ?
Uniquement si le ‘héros’ du film est un humain avec des défauts, parce que je suis attiré principalement par l’imperfection de l’humanité – car c’est ce que nous sommes. Aujourd’hui en Amérique, les héros des gens sont des sportifs ou des politiciens. Mais, en dehors des feux de la rampe, ils sont également absolument imparfaits. À mes yeux, les vrais héros sont ceux qui éduquent, ceux qui mettent leur vie en jeu de manière quotidienne – et même eux sont imparfaits ! Je pense que je ne pourrais faire un film héroïque que si c’était le portrait honnête d’une personne imparfaite qui se trouve vivre dans des circonstances héroïques.

STRICTLY CRIMINAL de Scott Cooper.
Lire notre critique

 

 

 

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