ON L’APPELLE JEEG ROBOT : chronique

03-05-2017 - 09:10 - Par

ON L’APPELLE JEEG ROBOT : chronique

Flamboyante déclaration d’amour au cinéma de genre, ON L’APPELLE JEEG ROBOT est bien plus qu’un énième film de super-héros.

JeegRobot-PosterPoursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo, un délinquant quadragénaire peu bavard, finit sa course dans le Tibre, pile poil au milieu de déchets radioactifs. Peu après, il survit miraculeusement à une chute de plusieurs étages après un deal qui a mal tourné et prend alors conscience qu’il est doté d’une force surhumaine. Utilisant d’abord ses nouveaux talents pour son plaisir personnel de solitaire asocial (braquages de distributeurs pour s’acheter de la crème dessert et des vidéos porno), il va de façon réticente venir en aide à sa voisine, une jeune autiste, fille de son complice décédé, qui se retrouve malgré elle au milieu d’une guerre des gangs. L’approche réaliste du premier long-métrage de Gabriele Mainetti et l’invincibilité de son personnage principal font bien entendu penser à INCASSABLE, mais le chef-d’œuvre de M. Night Shyamalan est loin d’être la seule influence de ce premier film aussi touchant que divertissant, qui tient autant du drame crasseux à la TAXI DRIVER (protagoniste paumé et introverti), du film de gangster occidental ou asiatique (un ton premier degré saupoudré d’explosion de violence et d’humour noir qui n’est pas sans rappeler A BITTERSWEET LIFE) que du récit de super-héros adulte à la DAREDEVIL (version Netflix). Nombreux sont les points forts de ON L’APPELLE JEEG ROBOT, à commencer par un scénario particulièrement bien écrit et structuré dont l’intrigue captivante et les dialogues savoureux n’ont rien à envier aux meilleurs films de gangsters de Guy Ritchie. D’une générosité sans bornes, le film de Mainetti regorge tellement d’idées de mise en scène qu’on en oublie qu’il s’agit d’une production modeste à moins de 2 millions de dollars US (il a l’air d’avoir coûté au moins dix fois plus). Aux côtés du vétéran Claudio Santamaria (ROMANZO CRIMINALE) qui incarne le rôle-titre, la débutante Ilenia Pastorelli livre une performance particulièrement bouleversante de femme- enfant partiellement déconnectée de la réalité. Persuadée qu’Enzo est l’incarnation de Jeeg Robot, héros d’une série japonaise dont elle est fan, elle sera le catalyseur qui tentera de mener le surhomme sur la voie du bien. Face à ce couple improbable, deux groupes de durs à cuire dont se détache Fabio dit « Le Gitan », un psychopathe en puissance dont la soif de pouvoir, mais surtout le respect et la reconnaissance de ses pairs, importent plus que tout. Interprété de façon survoltée par le charismatique Luca Marinelli, ce personnage, aussi extraverti que le Dr Frank-N-Furter de THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW, fait passer le Joker de Jared Leto (SUICIDE SQUAD) pour un aimable plaisantin.

De Gabriele Mainetti. Avec Claudio Santamaria, Luca Marinelli, Stefano Ambrogi. Italie. 1h58. Sortie le 3 mai

4Etoiles

 

 

 

 

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