LUCA : chronique

16-06-2021 - 18:25 - Par

LUCA : chronique

Moins original et surprenant qu’un SOUL, le nouveau Pixar reste une véritable réussite, à la fois bouleversante et militante. 

 

Après le quasi-expérimental et métaphysique SOUL, LUCA d’Enrico Casarosa, à qui l’on devait déjà le court métrage LA LUNA en préprogramme de REBELLE, revient à la veine développée dans EN AVANT, soit une histoire intimiste et tendre où surgit le fantastique pour mieux appuyer son propos plus théorique. On suit ici Luca, donc, un jeune monstre marin curieux et vif qui, un peu à la manière de la Petite Sirène, se demande bien ce qu’il se passe à la surface. Entraîné par son nouvel ami casse-cou Alberto, le jeune cryptide aquatique débarque dans un petit village de pêcheurs du bord de mer italien. Le duo passe très bien inaperçu chez les humains étant eux-mêmes capables de se transformer en être de chair et de sang à condition de rester au sec. Et il vaut mieux pour eux, les habitants du coin n’étant pas particulièrement tendres avec ce qui ressemble de près ou de loin à un poisson. En rencontrant la jeune et (très) dynamique Giulia, ils acceptent de participer à un triathlon local pour espérer mettre la main sur une Vespa, symbole pour le binôme d’une liberté sans limite. Si le deuil était au cœur d’EN AVANT, LUCA met l’accent sur la notion d’inclusivité. Cette ravissante, quoique très balisée, histoire d’amitié entre Luca et Alberto, puis Giulia, est une ode à la tolérance et à l’ouverture à l’autre. Notamment vis-à-vis des minorités que personnifient le héros et ses proches venus de l’océan. Tour à tour incarnation des migrants arrivés par la mer puis rejetés par la population locale, qui nous renvoie au drame de Lampedusa par exemple, ou bien métaphore d’une communauté LGBT traquée et obligée de se cacher pour exister dans un monde aux traditions obsolètes, LUCA évoque plusieurs causes, à la fois intemporelles et contemporaines, dans un fort souci d’intersectionnalité et de convergence des luttes très émouvant. Si l’on peut regretter un manque d’originalité et de créativité dans l’animation, on reste cependant ébahis par la beauté et la fluidité des images de LUCA, invitation estivale au voyage, à la découverte et à la rencontre.

De Enrico Casarosa. Avec les voix originales de Jacob Tremblay, Jack Dylan Grazer, Maya Rudolph, Sacha Baron Cohen. États-Unis. 1h36. Sur Disney+ le 18 juin

3Etoiles

 

 

 

 

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