LA MOMIE : chronique

14-06-2017 - 09:09 - Par

LA MOMIE : chronique

L’univers partagé des monstres Universal, le Dark Universe, est officiellement lancé. Et pour l’instant, il nous laisse dubitatifs.

Pendant une mission en Irak où ils en profitent pour piller l’art local, le soldat Nick Morton (Tom Cruise) et son acolyte Chris Vail (Jake Johnson) découvrent des vestiges égyptiens. C’est inespéré pour Jenny Halsey (Annabelle Wallis), archéologue, désireuse de comprendre pourquoi on a trouvé de telles reliques dans le Golfe persique. Malencontreusement (et c’est d’ailleurs mal amené dans le film), Nick va exhumer le tombeau de Ahmanet (Sofia Boutella), une princesse égyptienne momifiée vivante. On va se permettre de vous passer les détails, on ne voudrait pas être aussi ennuyant que la voix off du film lorsqu’elle raconte toute l’histoire d’Ahmanet par le menu. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’Ahmanet s’entiche de Nick, semble le posséder et a besoin de lui pour assouvir sa soif de pouvoir. Jenny incite Nick à « consulter » le Dr Jekyll (Russell Crowe, dans un rôle où il peine encore à convaincre), qui étudie le mal absolu. Le « shared universe » des monstres Universal – voué à réunir également l’Homme Invisible, Dracula et le monstre de Frankenstein – est lancé et si tout doit être dans le ton de ce film-lancement, alors il faudra se méfier du mélange intempestif des tons. Car LA MOMIE se rêve en À LA POURSUITE DU DIAMANT VERT moderne mais Alex Kurtzman n’est pas Robert Zemeckis, Annabelle Wallis n’est pas Kathleen Turner et Tom Cruise n’est pas si drôle que ça. La comédie d’action est ratée, alors que le film d’action est réussi. Effets spéciaux bluffants, chorégraphie des cascades inspirée, belles idées graphiques –notamment pour ce qui concerne les entités surnaturelles mouvantes rappelant parfois le style Ray Harryhausen : LA MOMIE n’est pas un film de directeur d’acteurs, ni de metteur en scène, mais se révèle être un excellent film de production designer, de décorateur et de studio de SFX. Plutôt très soigné en surface, le film déçoit par ses ambitions narratives. Son scénario est explicatif au point de ne jamais solliciter la réflexion du spectateur, alors très passif. Prévisible, un peu couillonne parfois, l’histoire de LA MOMIE peine à passionner malgré ces mythes égyptiens et son ambiance ésotérique, à la lisière entre le monde des morts et celui des vivants. Le film tente de s’éloigner de nombreuses fois de la formule du Tom Cruise movie, mais l’acteur marque LA MOMIE de manière indélébile pour le meilleur comme le pire. Ses cascades sont démentes mais son féminisme sonne faux, son héroïsme est d’abord remis en question, puis il est finalement exalté… LA MOMIE peut être vraiment séduisant – et pour de bonnes raisons – mais s’il avait cru davantage en l’intelligence du public, il aurait été bien plus que ça.

D’Alex Kurtzman. Avec Tom Cruise, Annabelle Wallis, Sofia Boutella. États-Unis. 1h45. Sortie le 14 juin

2Etoiles5

 

 

 

 

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