JUMANJI : chronique

19-12-2017 - 12:09 - Par

JUMANJI : chronique

Vingt-deux ans après le film de Joe Johnston, JUMANJI s’offre une deuxième vie et vise la jeune génération.

Dwayne Johnson, Kevin Hart et Jack Black sont parmi les entertainers américains les plus populaires et ils joignent ici leurs talents d’acteurs et leurs pouvoirs comiques pour servir un blockbuster familial aux ambitions généreuses. Le film de Joe Johnston était déjà tout entier dévoué au divertissement et à l’émerveillement, celui de Jake Kasdan, version réactualisée de son prédécesseur, passe plus en force, obsédé par le bon mot. Plus de vingt ans séparent les deux films ; il est donc normal que le jeu de plateau ait été évincé au profit du jeu vidéo. Un jeu vidéo qui – et c’est le concept de JUMANJI – va absorber les joueurs dans son univers, exigeant d’eux de « sauver Jumanji » du joug d’un aventurier fou (Bobby Cannavale) avant qu’ils puissent rentrer chez eux. Les jeunes Spencer (Alex Wolff), Fridge (Ser’Darius Blain), Bethany (Madison Iseman) et Martha (Morgan Turner) se retrouvent soudain dans la peau de leur avatar – respectivement l’imbattable Dr Bravestone (Dwayne Johnson), le zoologiste Moose Finbar (Kevin Hart), le cartographe Sheldon Oberon (Jack Black) et la combattante Ruby Roundhouse (Karen Gillan). Le principal ressort comique du film est donc d’offrir à des ados l’expérience d’un autre corps et d’autres aptitudes ; d’abord un peu lourdingue, le procédé finit par fonctionner, dans le rire et même dans l’émotion, parce que chaque acteur montre un vrai respect pour son rôle et ce qu’il dit de l’adolescent en lui. S’il s’était permis un discours encore plus audacieux sur le genre, JUMANJI se serait transcendé comme un blockbuster hyper moderne et socialement pertinent, mais c’est sans doute trop demander à une superproduction qui vise le consensus, par son budget et son casting, et non à se mettre éventuellement à dos une partie de son public. Porté par un esprit juvénile et l’ambition d’être un vrai film populaire – comme le sont LA NUIT AU MUSÉE, CHAIR DE POULE ou VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE –, JUMANJI est rythmé, amusant et extravagant. Mais toutes les jungles luxuriantes du monde ne l’empêchent en rien d’être visuellement assez pauvre, tout comme beaucoup de ses effets spéciaux sont ratés. C’est un fond de vulgarité qui plombe finalement le film : avec sa vision de la femme un peu confuse, son récit d’aventure légèrement couillon, ses dialogues au kilomètre et sa production value discutable, JUMANJI pèche par manque d’élégance. En choisissant un réalisateur de comédie comme Jake Kasdan (BAD TEACHER, SEX TAPE), Sony s’est privé du savoir faire d’un orchestrateur d’action, qui aurait peut-être su donner à JUMANJI un vrai esprit d’aventure.

De Jake Kasdan. Avec Dwayne Johnson, Kevin Hart, Karen Gillan. États-Unis. 2h. Sortie le 20 décembre

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