TOMB RAIDER : chronique

14-03-2018 - 09:32 - Par

TOMB RAIDER : chronique

C’était bien la peine de rebooter un mauvais film pour en faire un pire. On exagère à peine…

Laissez-nous vous donner un conseil avisé : ne perdez pas votre temps avec TOMB RAIDER si vous avez vu LARGO WINCH de Jérôme Salle. Déjà parce que le blockbuster américain et la grosse production française ont suffisamment de points communs narratifs pour vous gâcher le plaisir mais le premier n’est même pas à la hauteur du second. Quand on parle de plaisir, on va trop loin. Car le seul qu’on tire devant le reboot de l’adaptation du célèbre jeu vidéo, c’est celui de prévoir ce qui va se passer et d’avoir perpétuellement raison. TOMB RAIDER 2018, on l’a déjà vu cent fois. Du personnage rebelle qui ne veut pas de son héritage, à la vidéo de son père disparu qui lance un mystérieux « si tu m’écoutes, c’est que je suis mort », en passant par tout un tas de dialogues éculés, de motivations nulles et de dénouements ésotériques bidon, le film de Roar Uthaug, ce Norvégien qui n’avait réalisé THE WAVE que pour partir à Hollywood et faire ce dont Roland Emmerich ne voudrait pas, est d’une paresse qui force l’admiration (les films qui ont 25 ans de retard et sont persuadés que ça ne va pas se voir sont assez rares, effectivement). Il y a parfois le charme des jungles artificielles qui pourrait replacer TOMB RAIDER dans la lignée des classiques du cinéma d’aventure, mais c’est très furtif et même si l’on est saisi par cette beauté désuète, ce doit être un malentendu puisque Uthaug préfère ensuite tartiner son film d’effets numériques pas très heureux (ce qui était pardonnable pour THE WAVE, production européenne, ne l’est plus pour un super movie de la Warner) plutôt que de mettre en scène ou porter de l’importance à ce qu’il filme. Aberration totale pour un actioner : les moments de bravoure sont illisibles ou totalement farfelus. En bateau ou sur une carcasse d’avion, notre Lara Croft n’est qu’un petit pantin démantibulé par des câbles et soumis à des lois physiques qui n’existent pas. Alicia Vikander s’essaie au blockbuster d’action sans succès : sa raideur scelle la tombe d’un film embarrassant. Elle n’est pas bien à l’aise avec la coolitude de son personnage ni avec sa dimension ultraphysique. Une seule scène la sauve : alors qu’elle tue son premier ennemi dans une mare de boue, une vraie douleur psychologique s’empare d’elle et la caméra capte quelque chose de très profond dans son regard. Sûrement le vestige d’une carrière fructueuse dans le cinéma d’auteur. Bien sûr, on pourrait rajouter que Walton Goggins, dans la peau d’un méchant malheureux et débarrassé de son sempiternel accent texan, est le véritable atout du film, mais vous le savez déjà.

De Roar Uthaug. Avec Alicia Vikander, Walton Goggins, Dominic West. États-Unis. 1h58. Sortie le 14 mars

1Etoile5

 

 

 

 

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