OCEAN’S 8 : chronique

12-06-2018 - 17:04 - Par

OCEAN’S 8 : chronique

Un copié-collé de la version masculine, réalisé sans grand génie. Heureusement, les actrices enflamment le film.

 

Puisque la société a estimé qu’elles étaient transparentes, Debbie Ocean (sœur de Danny) va s’entourer de femmes exclusivement, pour perpétrer le casse du siècle. Il est prévu au Gala du Met, ce fameux bal annuel organisé au Metropolitan Museum of art à New York. Chacun sa définition de la transparence : OCEAN’S 8 est un défilé de mode permanent et nos huit actrices superstar ne passent pas vraiment inaperçues. Changement de tenue à chaque plan, maquillage hyper sophistiqué : ce spin off d’OCEAN’S 11 est tout à la gloire d’une certaine féminité autant que de l’indépendance intellectuelle et spirituelle de la femme. Et comme Debbie, en même temps qu’elle fera sauter le coffre fort, pourrait bien se venger d’un ancien amant, on assiste à l’affranchissement total d’une femme. À l’instar du peu de travail sur les personnages qu’effectuait OCEAN’S 11, OCEAN’S 8 – qui reprend les mêmes recettes – aligne les siens comme des petits pions. Seule Debbie semble un peu plus construite que les autres, notamment via sa relation quasi amoureuse avec Lou. Un duo formé par deux actrices en pleine possession de leurs moyens, au top de leur jeu, Sandra Bullock et Cate Blanchett. Si OCEAN’S 8 passe le Bechdel test haut la main (aucune des filles n’est définie par son rapport aux hommes notamment), on déplore un féminisme de surface, pas foncièrement d’avant-garde. L’existence même d’un tel blockbuster est notable en soi, mais manque une force motrice narrative pour qu’on ait la sensation d’être face à un vrai changement de mœurs – après tout, Sandra Bullock a toujours été bankable pour l’industrie américaine, rien de nouveau de ce côté-là… On est bien embêté devant ce gros film pétri de bonnes intentions mais finalement assez décevant. Car la formule est la même qu’avec leurs homologues masculins : un score 70’s et un casse trop tarabiscoté pour que le spectateur se sente impliqué, d’autant plus quand les petits secrets du bon déroulé des événements sont révélés après coup, par de laborieuses explications illustrées en flash back. Une narration qui passe principalement par le dialogue, à l’exception du casse lui-même, aussi vaguement amusant à regarder que les très nombreux caméos. Impardonnable en revanche, ce twist éventé dès les prémices de la promotion, dès la révélation du titre, même ! À moins que vous ne sachiez pas compter, c’est une décision scénaristique idiote. Reste que réunir Sandra Bullock, Cate Blanchett, Mindy Kaling, Sarah Paulson, Awkwafina, Rihanna, Helena Bonham Carter et Anne Hathaway dans un même film, c’est chouette. Si tant est qu’on se contente de peu.

De Gary Ross. Avec Sandra Bullock, Cate Blanchett, Helena Bonham Carter. États-Unis. 1h55. Sortie le 13 juin

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