22 JUMP STREET : chronique

27-08-2014 - 08:36 - Par

Moins surprenante et moins rythmée, cette suite compense par un flot continu d’idées, une ironie méta et des acteurs fantastiques.

Après avoir adapté avec succès la série 21 JUMP STREET sur grand écran en 2012, les réalisateurs Phil Lord et Chris Miller avouent avoir voulu signer une suite « plus chère et plus idiote ». Histoire d’être au diapason de la surenchère courante à Hollywood. L’EMPIRE CONTRE ATTAQUE ou LE PARRAIN 2 ne sont donc pas leurs modèles. Eux ont BAD BOYS 2 dans le viseur. Et quand on connaît la capacité de Lord & Miller à manier l’ironie (confer LA GRANDE AVENTURE LEGO), ce cahier des charges ne pouvait que promettre un 22 JUMP STREET des plus percutants. Si le verdict s’avère globalement très positif, on ne pourra s’empêcher de souligner que ce deuxième volet, s’attaquant à la complaisance des suites, finit lui aussi par légèrement y sombrer. Ce retour des agents Jenko (Channing Tatum) et Schmidt (Jonah Hill) manque ainsi parfois de mordant, aligne trop de blagues écrites à la va-vite et subit quelques grosses baisses de rythme. Frustrant : si 22 JUMP STREET avait été resserré au montage, nul doute qu’il serait directement entré au panthéon des comédies débiles, tout là-haut, aux côtés de ZOOLANDER et FOUS D’IRÈNE. Car avec en main un script littéralement décalqué sur 21 JUMP STREET, Lord & Miller creusent un sillon méta qui faisait déjà le sel de leur GRANDE AVENTURE LEGO et grâce auquel le concept même de suite se voit tout bonnement tancé par voie d’excessivité interposée – jusque dans son démentiel générique final. Chaque émotion est volontairement appuyée – les colères d’Ice Cube ! Chaque scène d’action étirée jusqu’au ridicule. Chaque gag répété jusqu’à épuisement, comme si Lord & Miller se mettaient au défi dans un « Cap / Pas cap » de collégiens. De même, si 21 JUMP STREET ne faisait qu’être crypto gay, sa suite se pose immédiatement en romcom pure et dure, parodiant avec brio tous les passages obligés du genre. Autant dire que voir Jonah Hill débiter du « Je veux rester au lit et mater FRIENDS » ou Channing Tatum faire les yeux doux à un jeune joueur de foot au QI limité fournit son lot de rires complices. Gras, mais complices. À cela s’ajoutent une plus grande ampleur visuelle que dans le volet précédent et une flopée d’idées brillantes – la scène de trip en split screen –, comme si le duo de réalisateurs parvenait enfin à appliquer au live action l’inventivité qui est la sienne dans l’animation. « L’an prochain, on redéménage de l’autre côté de la rue, au 23 Jump Street », assure Jenko, annonçant un troisième volet. On a déjà hâte d’y être, en espérant qu’une plus grande rigueur, vitale dans la comédie, soit au rendez-vous.

De Phil Lord et Chris Miller. Avec Jonah Hill, Channing Tatum, Ice Cube. États-Unis. 1h52. Sortie le 27 août

 

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