THE NOVEMBER MAN : chronique

29-10-2014 - 13:26 - Par

Un nouveau héros issu de la littérature d’espionnage envahit le grand écran : Devereaux. Pas hyper fringant.

Il a quitté la CIA parce que son protégé, Mason, n’a pas obéi à ses ordres et a fauté. Mais des années après, Peter Devereaux (Pierce Brosnan) est à nouveau recruté pour une mission sensible en Russie. Fantômes du passé, chaos familial, crimes de guerre… La base du film d’espionnage, sans effets spéciaux, sans grosses cascades. Juste l’ex-007 et une ancienne James Bond girl (Olga Kurylenko) en pleine fuite en avant. Loin de nous l’envie de fustiger ce cinéma simple et basé sur son seul scénario. Mais avouons quand même que THE NOVEMBER MAN dégage quelques odeurs de naphtaline. Certes, Pierce Brosnan est encore diablement en forme; mais vu l’âge de ses artères, ses capacités physiques limitées enfreignent la liberté de mise en scène. Et Roger Donaldson, vétéran de l’action, ne parvient jamais à transcender son acteur par l’image. Car il n’est pas question de faire de Devereaux un héros fatigué. Au contraire, THE NOVEMBER MAN n’est que le premier opus d’une franchise en devenir, où le protagoniste pimpant sauverait des innocents de situations géopolitiques complexes, seul contre tous. Dommage, car Pierce Brosnan confère à Devereaux l’image d’un roc inébranlable, une introversion émouvante et une bonne dose de sagesse. Pas surhumain, juste au-dessus du lot. Et triste, de voir la génération émergente d’agents ne jamais remettre en cause les ordres, dans une envie frénétique d’action. Pour camper la nouvelle garde, Brosnan et Donaldson ont choisi Luke Bracey –futur Johnny Utah d’un reboot de POINT BREAK. Fagoté comme un ringard, coiffé avec vingt ans de retard, il est lui aussi maltraité à la caméra. De là à dire que THE NOVEMBER MAN n’est pas que classique mais surtout anachronique, avec son twist couru d’avance, il n’y a qu’un pas. C’est donc un thriller rouillé qu’on nous propose. Mais il faut saluer l’écriture des protagonistes masculins. Car Mason et Devereaux sont liés par une dynamique père-fils pas des plus originales mais bien troussée. Chacun est, dans son genre, animé par des codes très particuliers et a une vision propre du bien et du mal. Il n’est pas rare, le long de l’histoire, que leur visage se déforme sous le coup d’émotions égoïstes, vengeresses. Loin d’être des justiciers, ils sont soumis aux motivations troubles d’une agence violente et cupide et vont au gré de leurs propres désillusions. Mais malheureusement, rien de nouveau sous le ciel du « héros revenu du patriotisme ». On peut souhaiter pour la suite un réalisateur un peu plus véloce, des vilains un peu moins russes, des filles un peu moins désespérées… Un peu d’imagination, en somme.

De Roger Donaldson. Avec Pierce Brosnan, Olga Kurylenko, Luke Bracey. États-Unis. 1h48. Sortie le 29 octobre

 

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