MARY : chronique

13-09-2017 - 11:25 - Par

MARY : chronique

Une comédie dramatique simple et sentimentale, qui peut faire fondre les petits coeurs chamallows.

Après le suicide de sa sœur, éminente mathématicienne, Frank (Chris Evans) s’occupe de sa nièce Mary (Mckenna Grace), une petite fille particulièrement éveillée et douée en maths. La maîtresse d’école (Jenny Slate) encourage l’oncle à offrir à Mary un cursus spécialisé. Frank refuse et voit débarquer sa mère, qui va exiger la garde de sa petite-fille. La famille Adler fait dans la matière grise, mais en matière de sensibilité, il y a quelques discordances. L’intelligence pure rend-elle malheureux ? Doit-on impérativement cultiver un talent ? Est-on plus ou moins apte qu’une grande bourgeoise à éduquer un enfant quand on est fauché et un peu sanguin? Voilà les questions intéressantes que soulève Marc Webb dans MARY, sans pour autant en faire un film théorique. Oh non, personne ne chopera une méningite devant ce tout petit « WILL HUNTING VS. KRAMER », produit typique des branches indé des gros studios (ici Fox Searchlight). MARY n’a pas l’ampleur des grands films et préfère le sentimentalisme à la philosophie. Musique folk, décors discrètement paradisiaques de Tampa en Floride, maisonnettes en bois et voisins solidaires (ici Octavia Spencer joue le rôle de la copine à la rescousse pour chaque problème – babysitting, témoignage de bonne moralité etc.)… Bienvenue dans l’Amérique des petites gens qui se débrouillent avec des petits boulots et des petits salaires et la petite bière en fin de journée, qui ont des valeurs et voient d’un mauvais œil la dictature de la performance. Une Amérique vachement sympa donc, un cocon romantique dont on peut facilement tomber amoureux le temps de ce film émouvant et joli à regarder, à la limite de l’Americana mais qui n’a jamais l’ambition d’en être un. On ne peut pas enlever à Marc Webb un certain talent pour faire du charme cinématographique : après avoir créé un couple über-cute dans (500) JOURS ENSEMBLE (Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt) et réuni à l’écran comme à la ville Andrew Garfield et Emma Stone dans THE AMAZING SPIDER-MAN, il caste son MARY avec beaucoup de goût. Chris Evans fait un parfait « père » célibataire de romcom, Jenny Slate joue la carte de la séduction massive et Mckenna Grace, 7 ans, arbore une aisance et un naturel qui forcent ses partenaires à muscler leur jeu. Cependant, jamais MARY ne surprend: scénario un peu balisé et trop émotif pour impressionner, sens du compromis, dénouement doux-amer… Mais le manque d’audace (jusque dans la réalisation propre et fonctionnelle) est compensé par un vrai savoir-faire, si bien que le film, typique de ce cinéma qui entretient le goût des choses simples, convainc.

De Marc Webb. Avec Chris Evans, Mckenna Grace, Jenny Slate. États-Unis. 1h36. Sortie le 13 septembre

3Etoiles

 

 

 

 

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